Déter 2021 © Féroz Sahoulamide

Déter 2021

Ils sont quinze artistes, issus de la street culture, de vingt-cinq à cinquante ans, danseurs et danseuses mais aussi plasticiens, chanteurs ou écrivains. Ils participent à Déter, ce parcours d'apprentissage de trois semaines. Une initiative conjointe de Rualité, La Belle Ouvrage et les Ateliers Médicis, initiée par la chorégraphe Bintou Dembélé en résidence aux Ateliers Médicis.

Ils ont répondu a de simples questions et se sont laisser "figer" par Féroz Sahoulamide lors de la première semaine en mars 2021.

John Degois

John Degois © Féroz SahoulamideJe suis John Degois, chorégraphe et danseur issu du hip-hop.

Je fabrique des pièces chorégraphiques empreintes d’un langage filmographique et des films courts (2 à 10 minutes) que je nomme vignettes chorégraphiques. Ma pièce Tandem de 2017 a été révélatrice de cette écriture croisée que je cultive depuis.

Je travaille principalement en Île-de-France où je vis, dans le Cantal, à Aurillac où j’ai été artiste associé et créé deux pièces : les Impromptus et De bois et…

Je projette maintenant de développer l’activité de la compagnie dans l’Oise, par une résidence de territoire. Mes films ont été sélectionnés dans différents festivals, dont le World of Dance (Californie) où j’ai été nommé dans la catégorie « Meilleur chorégraphe à l’international ».

Mes prochains projets :  une pièce pour l’espace public intitulée DaeNSE, soutenue par le CCN de Créteil, le CCN de la Rochelle, le 104 et la Maison Daniel Féry de Nanterre, et un solo pour le jeune public, Ma nuit américaine, qui sera créé en 22/23.

Je travaille à la diffusion du film Birds (8 minutes), pièce numérique en plan séquence avec 5 danseurs que je viens de terminer et développe une série de vidéos de performances intitulé In Da Box.

Je m’engage dans Deter pour élargir le rayonnement de mon travail et penser la pérennisation de mes activités.

Aujourd’hui je décide d’améliorer mes acquis, de nourrir ma trajectoire, de m’offrir un temps d’analyse de mon parcours et de réfléchir au développement de mes projets dans le temps.

Saphir Belkheir

Saphir BelkhirJe suis Saphir Belkheir, artiste performeur·euse.

Je pratique le mouvement sous différentes formes. À travers le langage, les gestes et les silences, je crée des conversations. Pour raconter l’histoire de mon corps en lutte, j’oppose allégorie et littéralité. Ces deux manières de dire me permettent d’aborder les choses aussi bien avec pudeur, que de manière frontale.

Mes territoires de prédilection sont les souvenirs.
La malléabilité de la mémoire et son inscription concrète dans nos corps sont des sujets qui me portent. Je considère cette mémoire comme le terreau inépuisable de la fluidité de nos identités.

Ma prochaine étape sera de finaliser l'écriture d'un spectacle qui se nomme Bien-Violence. J'y questionne les bons sentiments qui masquent des oppressions et la déconstruction de la complaisance. Aussi j'intègrerai en septembre prochain le master Exerce à Montpellier.

Pourquoi je m’engage dans Deter ?
Parce que pour la première fois j'ai la sensation qu'on s'adresse directement à moi, en prenant en compte les différents aspects de ma personne. Parce que ce nom c'est pas rien. Parce que le besoin dans le corps. Parce que être groupe.

Aujourd’hui, je décide de tracer mon propre sentier dans l'univers artistique. Je choisi de me prendre à bras le corps.

Bolewa Sabourin

Bolewa Sabourin © Féroz SahoulamideJe suis Bolewa Sabourin, Français et Congolais, papa et artiviste, danseur et chorégraphe, auteur et co-fondateur de l’association LOBA. 

Je pratique des danses traditionnelles congolaises telles que l’Esombi, qui est la danse des guerriers de l’équateur. Ces danses ancrées dans une mémoire ancestrale me permettent de traiter des sujets d’aujourd’hui comme les viols de femmes à l’Est du Congo ou la prédation des minerais congolais pour la révolution numérique. 

Mes territoires de prédilection : mon histoire, l’Ubuntu, le mouvement, les corps, l’anti racisme, les droits des femmes, les masculinités, le Congo, la France, l’Histoire, les sciences politiques. De l’intime au politique.

L’Ubuntu est une philosophie bantoue : « Je suis parce que nous sommes », L’Ubuntu est ce va et vient reflexif entre le Je et le Nous, l’intime et le politique, le micro et le macro, le commencement et l’utopie du commun.

Mon prochain projet : mettre en scène mon livre autobiographique, La Rage de Vivre, publié aux Editions Faces cachées. Un seul en scène, corps, voix, silences percussion. La création est prévue en mars 2022.

Je m’engage dans Deter afin de dire que c’est possible, que nous pouvons écrire, jouer, danser, mettre en scène ces vies construites dans le feu incandescent de la Vie. 

Aujourd’hui, je décide de me consacrer pleinement aux conditions de ma libération, conditions d’une libération commune. Ubuntu.

Lala Moon

Lala Moon © Féroz SahoulamideJe suis Lala Moon, née Sahra Mous Conza, enfant du monde et membre de la Kiki House of Royalty depuis 2019. Une house est à la fois une famille et un lieu d'appartenance pour une communauté de la Ballroom scène.

Je pratique la danse contemporaine depuis mes 6 ans au conservatoire du Val d’Argenteuil, la danse d’Afrique du Nord en famille, le hip-hop dans le quartier, le Waacking et le Voguing depuis 2017, lors de mon apprentissage à New-York et enfin l'Electro depuis 2019. C’est à partir de mon voyage à New-York City qu’a commencé à naître l’envie de relier ces différentes pratiques.

Mes territoires de prédilection sont infinis, je n'ai pas de notion de frontières, la danse est un langage universel. L’univers cinématographique, les films d’animation , la Bande Dessinée, la photographie et la mode sont mes sources d’inspiration.

Mon prochain projet est un film de danse de format 15 minutes à partir du manga Sailor Moon. J’y réunis 15 danseuses  et femmes représentant différentes cultures, nées femme ou homme, rêvant d'être femme, trans, drag-queen, danseuse ou danseur.  C’est à travers ce panel que le projet Sailor Moon puise sa force. Je travaille également à la création d’un solo.

Je m'engage dans Déter car je suis déterminée. Je ne veux plus faire obstacle à mes rêves, je m'autorise enfin à croire en moi. Déter va m'aider à comprendre les chemins à prendre.

Aujourd'hui je décide de foncer la tête haute, le regard droit à l’horizon. 

Fabrice Taraud

Fabrice Taraud © Féroz SahoulamideJe suis Fabrice Taraud alias Pika, ce surnom qui date de 99 aux Halles à Châtelet, fils, père, ami, curieux, chercheur, passionné.

Je pratique le popping, le hip hop et floorwork, mais aussi la comédie , le chant, par exemple le klezmer, la pop et le gospel pour Peaux bleues, la dernière création de la compagnie Opposito, créée en septembre 2020, place de l’Hôtel de Ville à Paris. Je cultive aussi une pratique de la photographie, avec une première commande professionnelle en 2019 pour la chorégraphe Sandrine Chapuis.

Mes territoires de prédilection : partout là où il y a du public et des échanges : dans les théâtres, dans la rue, dans une classe, dans une mission locale… comme lors de mon solo (il)légitime présenté en mars 2019 à l'espace Jacques Brel de Romainville, où je raconte mes doutes lors de mon entrée dans la danse hip hop underground. qui ont rencontré beaucoup d’échos auprès du public de la salle qui se reconnaissait dans ma traversée.  

Pourquoi je m'engage dans Déter ? Mon instinct, mes tripes m'ont dit que c'était là que je devais être… j'ai senti que Déter m'aiderait à passer un cap.  Une danseuse, une musicienne,  une maîtresse de conférence, une chanteuse et une secrétaire de direction m'ont relayé l'appel à candidatures, ça ressemblait à un message "discret" de l'univers. 

Aujourd'hui je décide d'assumer d’être un conteur d'histoire avec la danse, la comédie, la musique, la photo et la vidéo comme langages.

Marlène Gobber

Marlène Gobber © Féroz SahoulamideJe suis Marlène Gobber, née en Haute-Savoie, là où Primo Giovanni, mon grand-père a décidé d’immigrer d’Italie, refusant d’être enrôlé par Mussolini. Je suis danseuse, chorégraphe, entrepreneuse, activiste, globe-trotteuse, épouse et mère.

Je fabrique des pièces de danse ainsi que des événements culturels et solidaires au sein de LA PIRATERIE, collectif d’artistes pluridisciplinaires crée par Olivier Atangana et moi-même. Je nourris mon vocabulaire de Breakdance, Hip-hop Free style, Hype et contemporain.

Mes terres de navigation se situent entre Lyon et le monde. Je voyage aux États-Unis, Mexique, Inde, Europe puis je fais un tour du monde durant lequel je mène des micro-trottoirs auprès d’habitants sur le Bonheur en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. 

Mes prochains projets : Je crée une nouvelle pièce intitulée Bonheur Intérieur Brut, dans laquelle j’invite six danseurs à vivre une expérience initiatique. Une étape de travail sera présentée en mai 2021 à la Biennale des Cultures Urbaines à Lyon. Je crée aussi Urgence, Jeunesse, Bonheur, un programme d’intervention en temps scolaire où nous sensibilisons les jeunes à leurs parcours de vie.

Je m’engage dans Déter, car c’est mon histoire. Je suis pugnace et convaincue de notre force de frappe en tant que collectif et individu ayant évolué dans la culture Hip-hop.

Aujourd’hui, je décide de prendre du recul sur ce que j’ai bâti depuis dix ans afin d’enraciner la singularité de mon histoire sur mon territoire et au delà.

Fréderic Faula

Fréderic Faula © Féroz SahoulamideJe suis Frédéric Faula, Fils, Père, Artiste, Chorégraphe et Danseur, Interprète, mais aussi Créole, Martiniquais, Français, Bordelais, Hip-hop, Zulu, B-Boy, Blaster et un enfant des années 80.

Je fabrique un langage corporel pétri d’influences multiples comme la musique, l’art et le cinéma.

Mes territoires de travail : Je travaille principalement en France, dans les établissements culturels, des scènes conventionnées aux théâtres municipaux. J’évolue ainsi dans la création artistique avec des compagnies de théâtre et de danse. Dans ma région, je privilégie la transmission et la formation, dans les établissements scolaires et à l’école du cirque de Bordeaux. 

Mes prochains projets : Je vais créer un solo, fruit d'une rencontre entre ma danse et une peinture de Pascale Vergeron . En parallèle, je prépare une mallette pédagogique sur une introduction aux danses hip-hop pour un jeune public et m’investis dans un projet d’échanges culturels avec la Martinique autour du Carnaval.

Je m’engage dans Déter car je me sens concerné par le descriptif de ses intentions, de son public ainsi que par la démarche de Bintou Dembélé. Une occasion de se rassembler, d’échanger et d’apprendre les uns des autres.

Aujourd’hui, je décide de créer une structure qui me permette de rassembler mes différentes activités et de pouvoir construire et porter des projets artistiques et culturels. Je me questionne sur l’appellation de celle-ci : vais-je l’appeler compagnie ? 

Ali Chaudhury

Ali Chaudhury © Féroz SahoulamideJe suis Ali Chaudhury, auteur, metteur en scène, comédien, chanteur et membre du collectif Diplomic’. Je suis artiste autodidacte et déterminé, je suis la somme de mon histoire et de ce que mon imaginaire peut construire.

Je fabrique des histoires en voix, en corps et en musique, comme Tu sais qu’on rêve ici. Cette pièce de théâtre musical entreprend une traversée entre le Pakistan et la Seine Saint-Denis, entre l’amour et la haine, où les personnages oscillent entre quête identitaire et réconciliation avec leurs racines. 

Mes territoires de prédilection : Mon art est ancré sur les territoires de Seine Saint-Denis et trouve son essence même à Clichy-Montfermeil, qui a inspiré mes premiers écrits. Je souhaite que mes pièces voyagent et rencontrent tous les publics.

Mes prochains projets : La création en 2021/22 de Tu sais qu’on rêve ici, dont des étapes de travail ont été présentées au théâtre de 10 heures, puis la réalisation d’un film que je mûris lentement, pour continuer d’explorer plus profondément les thèmes de l’enfance, de l’exil, de la famille et de l’amour. 

Je me suis engagé dans Déter afin d’intégrer un réseau d’artistes singuliers par leurs parcours et qui partagent la même conviction sur l’importance de faire entendre des voix trop souvent muselées. 

Aujourd’hui, je décide de reprendre le pouvoir sur mes ambitions et d’exprimer avec force mes désirs artistiques pour mettre en lumière les oublié·e·s de notre époque.

Massinda Zinga

Massinda Zinga © Féroz SahoulamideJe suis Massinda Zinga, artiviste dans le milieu des danses & cultures afrocaribéennes. Artiviste car à travers ma pratique artistique, je souhaite faire réfléchir le public à l’impact de l’histoire passée sur nos pratiques de danse et sur nos relations avec les personnes de ces cultures.

J’oeuvre plus particulièrement dans le Dancehall, catalyseur de la grogne et de la rébellion du peuple  jamaïcain  et le Kuduro née de la guerre civile angolaise qui pris fin en 2002. Je suis basée à Bruxelles, en Belgique et je travaille au sein de ma structure MDF-the label. 

Mes territoires de travail sont la recherche de l’héritage africain dans les cultures afrocaribéennes, la formation de femmes artistes, l’organisation d’évènements interculturels réflexifs et d’échanges entre des jeunes femmes en Jamaïque et en Angola.

Mon prochain projet est la création d’un spectacle de danse, théâtre et poésie fait par le groupe de femmes afrodescendantes en formation. Je veux montrer la richesse et les impacts contemporains des danses traditionnelles africaines, ainsi que la complexité des danses caribéennes et de quelles manières elles sont les produits d’une histoire mondiale.

Je m’engage dans Déter pour réfléchir collectivement, m’emparer d’outils nécessaires au développement international de mon projet artistique et agrandir mon réseau.

Aujourd’hui, je vie, je danse, j’écris,  je diffuse parce que je dois, parce que ma voix, dans tous ces dialectes, à été mise sous silence trop longtemps.

Dominique Linise

Dominique Linise © Féroz SahoulamideJe suis Dominique Linise, cofondateur de la compagnie Zion Bboyz avec Francis Saint Albin, Jean Michel Garraud,  et Jérémie Gudiccelli.  Artiste danseur de style breaking, et je me sens relié à toutes les danses du monde.

Je pratique l'art de composer avec la culture hip hop, notamment le Breaking, pour mener à bien des créations, des actions de sensibilisation et de revalorisation du mouvement hip hop dansé.

Mes territoires de prédilection se trouvent dans le bassin caribéen, autour de la Martinique. Le travail de développement chorégraphique, d'intervention socio-culturelle et de transmission rayonne sur toute l'île, et a vocation à s’étendre bien au-delà. Il s'agit aussi pour moi de nourrir le paysage artistique Martiniquais à travers une vision élargie de la pratique hip-hop.

Mon prochain projet est une création pour 4 danseurs qui s’appelle "Chut je vis". Je prépare également un solo pour le PAPAP festival en Haïti, ainsi qu'un stage de développement danse intuitive/ hip-hop à Pondichery en Inde pour octobre 2021.

Je m’engage dans Déter pour la force du cercle, pour la pertinence des informations distillées et pour la mise en réseau des forces vives qu'incarnent les participants, les intervenants, et les formatrices.

Aujourd’hui, je décide de me concentrer sur le « bien être ». Dans mon art, dans ma vie, et dans mon corps. Ce bien-être est encore plus palpable lorsque j'apprends. Alors j'écoute, je regarde, et je ressens.

Cintia Golitin

Cintia Golitin © Féroz SahoulamideJe suis Cintia Golitin, danseuse hip-hop, artiste, interprète, compétitrice, pédagogue et chorégraphe. Co-fondatrice du collectif Bandidas composé de cinq femmes Rebecca Rheny, Sacha Negrevergne , Farrah Elmaskini et Magali Duclos.

Je pratique le popping, une danse née dans les années 70 et issue du contexte funk américain dont le principe est la contraction/ décontraction musculaire en rythme avec la musique et le groove.

Mes territoires de travail : je travaille beaucoup en Ile-de-France et dans le Nord de la France. J’ai aussi eu l’opportunité de me produire à Amsterdam, Londres, Oslo, …Je souhaite mener plus d’actions sur mon territoire de prédilection qu’est la Guyane et l’étendre au Brésil d’où je suis originaire.

Mes prochains projets : Je suis chorégraphe de la prochaine création de Bandidas « Un Quart Né » qui est porté/produit par Garde Robe, et soutenu par le Flow à Lille, Le Parc de la Villette, le CCN de Rennes et le centre de danse Pierre Doussaint. Je prépare également un solo sur mes origines Amérindiennes Tupi-Gurani et sur les influences culturelles qui ont forgé mon art.

Je m’engage dans Déter pour créer du lien, pour comprendre les rouages de mon métier et partager.

Aujourd’hui je décide d’analyser plus en profondeurs les contextes pour mener à bien mes projets et de devenir créatrice de possibilités.

Assane Mohamed

Assane Mohamed © Féroz SahoulamideJe suis Assane Mohamed, originaire de l’Afrique de l’Est. On m’appelle Assez. Je suis chorégraphe et danseur à Mayotte au sein de l’association Hip Hop Évolution.

J’ai signé des propositions artistiques qui s’articulent autour de l'histoire et de la situation de l'archipel des Comores, constitué d'îles indépendantes et d'une île sous administration française. Je questionne les décisions politiques au regard des habitudes culturelles.

Mes territoires de prédilection se déploient à l'échelle de la zone océan indien : Mayotte, Comores, Réunion, Madagascar, Ile Maurice, Tanzanie… afin de créer une dynamique artistique avec différents acteurs de ces territoires. 

J’ai plusieurs projets en cours mais celui que je tiens à vous présenter, est un échange entre Mayotte et l'île d'Anjouan, une des îles indépendantes des Comores. Je souhaite découvrir les pratiques des danseurs anjouanais et échanger sur nos univers artistiques à travers la proposition de reprise de mon spectacle Walé.

Je m’engage dans Déter pour découvrir l’organisation professionnelle de la danse en France métropolitaine, dont Mayotte ne bénéficie pas à l’heure actuelle. Je veux aussi mieux appréhender les incompréhensions des institutions sur le fonctionnement des projets artistiques à Mayotte.

Aujourd’hui je décide de ne plus me contraindre dans mon travail à cause de mon origine ou de la situation sociale de la portion du territoire français sur laquelle je vis. 

Diane Fardoun

Diane Fardoun © Féroz SahoulamideJe suis Diane Fardoun, danseuse et réalisatrice. 

Je fabrique des films documentaires sur la danse et l'identité avec le collectif Screenskin Production que j’ai fédéré pour mon premier film L'Appel à la Danse au Sénégal. J'ai performé sur scène auparavant en tant que danseuse contemporaine et aérienne.  

Mes territoires de prédilection : dans un pays choisi, avec une caméra immersive, afin d'aborder avec profondeur la danse des autres, philosopher avec eux sur l'expression de leur corps en mouvement, en écho avec leur vie.  

Mon prochain projet : L’Appel à la Danse au Liban proposera un voyage culturel, sensoriel, et humain à travers une succession de portraits d'individus qui nous livrent leur nécessité à danser. Je souhaite réaliser un film authentique, détonnant de caractère, afin de trancher avec la médiatisation sombre que subit ce pays en pleine révolution populaire. Mon traitement journalistique et artistique singulier me permettra de proposer un certain regard sur le monde libanais dansant allant des scènes alternatives de Beyrouth, jusqu’aux sphères traditionnelles de la Bekaa. 

Je m’engage dans Déter pour être consciente des protocoles de production et de diffusion, me sociabiliser avec des artistes de ma génération, connaître leurs horizons créatifs, leurs engagements, leurs sensibilités afin de nous donner de la force ensemble.

Aujourd'hui, je décide de me faire confiance parce que ce projet me passionne. J'ai hâte de le rendre réel et concret. 

Balla

Riddim Mal Kassé © Féroz SahoulamideJe suis Balla, artiste-auteur franco-dominicais, porteur de futurs en mouvement. Je fais de la performance par le corps et l'écriture. En mars 2020, je lançais Calaba, un espace collaboratif de création qui explore les rythmes avec lesquels nos corps gèrent les conflictualités internes, collectives et systémiques. Je pratique aussi la photographie argentique, la vidéo et le montage.

Mes ancrages géographiques se situent en Watikubuli, le pays de naissance de mon père. Sur le plateau de Millevaches, le lieu d'origine de ma mère. Aux États-Unis, à New York et au Texas, là où une partie de ma famille habite. En territoire Wurundjeri, où l’on m’a appris l’importance de rendre hommage aux ancêtres passés, présents et futurs. Mes ancrages politiques naissent dans les mouvements de résistance noirs-américains, afro-caribéens, afroféministes francophones et queer autochtones.

Ma prochaine étape : Calaba est un projet qui me met en mouvement perpétuel. Une fois par mois, c’est à travers un atelier de pratique de justices transformatrices qu’il se manifeste. Prochainement, cela prendra aussi la forme d'entraînements physiques et d’ateliers d’écriture auprès d’enfants.

Je m’engage dans Déter pour structurer mes actions tout en participant au tissage du réseau de porteur.se.s de projets issu.e.s de cette formation.

Aujourd’hui, je nourris mes racines en activant des mémoires multi-sensorielles marronnes.

Sandra Sainte Rose Fanchine

Sandra Sainte Rose Fanchine © Féroz SahoulamideJe suis Sandra Sainte Rose Fanchine, chorégraphe et danseuse, nourrie par mes itinérances aux Antilles, en Guyane, en Côte d’Ivoire, à Paris, par ma formation en arts visuels et par le hip hop.

Je pratique l’art du mouvement et des images pour créer du questionnement, émerveiller ou déranger, et rassembler. Je fabrique des matériaux et des espaces sensoriels en mettant mon corps et celui des interprètes que je choisi en relation avec les gens qui les regardent.

Mes territoires de prédilection sont la musique, l’espace public, les réseaux sociaux, le waacking et le locking : ce sont des danses afro-américaines nées dans les années 70 qui portent une formidable capacité de sublimation qui m’inspire beaucoup.

Mon prochain projet est une adaptation in situ de ma troisième pièce, 30 Nuances de noir(es) avec les femmes Bushinengué de Saint Laurent du Maroni, en Guyane. Il s’agit d’un défilé performatif dans l’espace public, pour une vingtaine  d’artistes. En 2021, j’y retourne pour travailler sur la musique de ce projet, et mener un laboratoire chorégraphique autour des danses Awassa et Waacking.

Je m’engage dans Deter pour rencontrer des artistes avec qui faire résonner ma singularité, peut-être découvrir des espaces de créativité inattendus et être accompagnée pour construire le réseau de soutien le plus approprié pour mon travail.

Aujourd’hui, je décide d’accepter ma fragilité et ma pluridisciplinarité comme légitimes, et de les envisager comme un espace stimulant de création.