Adrien Bitibaly par Natacha Gonzalez

Deux ou trois choses sur Adrien Bitibaly

Par Adrien Bitibaly

Le

Photographe en résidence aux Ateliers Médicis, Adrien Bitibaly, prépare une exposition de la série qu'il intitule "601", sur l'environnement de la ligne de Bus 601 qui traverse Clichy-sous-Bois. Autodidacte, le jeune photographe burkinabé, s'est très vite fait connaître avec une série sur les fleuves...

Adrien Bitibaly, Jour de fête

« Plus les gens m’encourageaient, plus je continuais. »

« C’est l’une des premières photographies que j’aime bien. Quand j’ai commencé à travailler dans la photographie, ce qui m’a le plus encouragé, c’est quand les gens me disaient que mes photos étaient « jolies ». Plus les gens m’encourageaient plus je continuais dans la photo... Mes premières images sont celles des personnes qui m’invitaient à faire des photos de familles ou des portraits que je développais et leur vendais. C’était mes premières commandes. »

« Ma fascination pour l’eau »

Adrien Bitibaly, Développement durable, 2015
Adrien Bitibaly, Développement durable, 2015

« Je suis fasciné par l’eau. Sur cette photo, j’ai voulu montrer l’environnement de ce fleuve et le contraste avec la ville de Bamako. Je me souviens que les pêcheurs m’avaient très bien accueilli. Il y a un lien entre cette série autour du fleuve Niger et ce que je développe aujourd’hui autour du plus grand fleuve du Burkina... le Mouhoun. Quand j’étais petit, parfois, j’y allais avec les éleveurs. Je me baignais. C’était risqué pour les enfants. Pour me protéger, mes parents me menaçait en disant que si j’entrais dans le fleuve je me retrouverai de l’autre côté, au Ghana. Je pense que de là, est née ma fascination pour l’eau. »

Paysage absorbé (série), Adrien Bitibaly, 2017-2019
Paysage absorbé (série), Adrien Bitibaly, 2017-2019

Arles – Marseille

« En résidence à l’École d’Arles, je suis resté une deuxième année et, j’ai pu développer un projet commencé dans le train Arles – Marseille, grâce au soutien de la SNCF. Quand je suis arrivé en France, j’étais surpris de la cordialité… la première fois que j’ai pris le train pour rejoindre Arles, je n’arrivais pas à y croire : j’avais l’impression qu’il n’y avait personne autour de moi, c’était tellement calme, alors que le train était plein. Un jour, j’étais là, comme tout le monde, sur mon téléphone ou à regarder le paysage défiler. Le soleil tapait sur la vitre, je voyais le reflet de la dame, en face de moi, sur la vitre. Je lui ai demandé de la photographier. Elle m’a demandé : pourquoi moi ? Pourquoi mon reflet ? J’ai commencé comme ça. À discuter avec les gens et à photographier leur reflet. »

Adrien Bitibaly, 601, 2020
Adrien Bitibaly, 601, 2020

Le bus 601, à Clichy-sous-Bois

« Je raconte l’environnement du bus 601. Les personnes que j’ai rencontrées ont compris ce que je faisais mais n’ont pas voulu se laisser photographier. Sur mes photos, j’ai donné une limite d’accès à l’image. On voit l’environnement du bus, comment les gens sont, mais les sujets ne sont pas identifiables. Le bus 601 a été mis en place en 1983 et il est probable qu’il s’arrête en 2020 parce que le tramway T4 est maintenant en service. Beaucoup de jeunes m’ont dit « je suis né dedans et j’ai grandi dedans », alors immortaliser cette ligne qui fait partie de la vie à Clichy-sous-Bois est quelque chose d’important. »

A SUIVRE > en 2020, une exposition de la série "601" par Adrien Bitibaly