maquettes

03.01 - ATELIER / Habitat / Maquettes - Se protéger à l’échelle de l’espace et du groupe

Publié par Nicolas Verschaeve

Journal du projet


«Instant City est une ville instantanée qui arrive sur un site, crée un événement et ensuite disparaît, signifiant ainsi que l’architecture peut ne pas être construction et n’être qu’événement, action dans le temps présent. Elle est un scénario qui, une fois mis en acte, est soumis à une réécriture, celle de tous ses habitants qui vont l’animer.» 
Archigram - Instant City, 1968-1970

Cet atelier propose aux enfants de se projeter dans l’espace, d’imaginer mentalement mais aussi par différents outils (dessin, maquette, relevés sur site), comment ils peuvent construire facilement, à une échelle qui les dépasse afin de s’approprier un territoire. Ensemble nous concevons une série de structures itinérantes, comme autant de façons d’occuper l’espace de façon temporaire.

Au cours des ateliers de fabrication de coiffes, nous avons abordé la construction modulaire à l’échelle du corps et avons découvert des principes textiles à l’échelle du vêtement. Les visites et présentations précédant cet atelier ont permis de découvrir que certains principes constructifs peuvent être très similaires entre le textile et des éléments d’architecture.
Pour ce nouvel atelier, nous changeons donc d’échelle et grandissons dans l’espace. De l’habit vers l’habitat, du corps à l’espace, de l’individu au groupe.

Nous commençons par nous poser quelques questions :
Notre tribu est-elle sédentaire ou nomade, fixe ou mobile ? 
Quel territoire voudrions-nous occuper ?
Avec quels matériaux pourrions-nous construire rapidement, de façon légère et modulaire ?

Je leur présente les deux matériaux que nous allons utiliser :
- TUBES DE CARTON
- CORDE

A l’échelle de la maquette 1/10è, les tubes seront remplacés par des pailles en carton, et la corde par du fil.

Je leur fais une présentation axée sur les toits, d’abord centrée sur la région Bretagne, puis étendue au monde entier. Nous découvrons tous types de formes et de typologies de toits et d’abris, associées à une diversité de matériaux employés. Nous faisons des liens entre ces différents exemples et observons qu’un toit se compose souvent de deux éléments distincts: une structure et une couverture. Ces éléments de couverture (tuiles, ardoises, fagots de chaume, toiles de tente, nattes de paille,...) se manipulent à l’échelle de l’homme et de la main. Ils sont pensés pour pouvoir être assemblés par une ou plusieurs personnes, et respectent souvent un principe de construction générant un motif. En observant attentivement ces exemples et en «décortiquant» l’architecture, nous comprenons que c’est souvent une construction module après module qui permet à l’Homme de grandir à une échelle qui le dépasse. 

Je poursuis ma présentation en orientant les exemples vers l’habitat nomade. Les enfants y voient des constructions souples, légères, simples à construire et à démonter. Ils en déduisent que ces constructions sont liées à des modes de vie particuliers, qui induisent le déplacement des tribus et groupes de personnes en question. 
Je distingue cinq typologies d’abris différents qui seront ensuite chacun la base référente d’un groupe de travail:
- l’Apentis - la Tente - le Tipi - l’Arche (tente Samis) - la tente Tibétaine.

Structures mobiles & Habitats nomades

Nous échangeons à l’oral pour synthétiser ce que nous venons de voir, et nous établissons une liste qui caractérise les abris nomades :
- On peut les monter et les replier rapidement.
- On peut les transporter aisément (légers et pliables).
- Les différents matériaux employés génèrent chacun une forme différente.
- Un toit se compose d’une couverture, et d’une structure (naturelle comme les arbres, ou bien fabriquée par l’homme).

Nous définissons d’autres principes à appliquer à nos propres futurs abris :

- On cherche à délimiter un territoire, des frontières, à occuper l’espace de façon temporaire.
- On cherche à occuper un espace le plus grand possible avec le minimum de matière : faire le maximum avec le minimum.
- Les surfaces seront souples comme du «textile», nous ne faisons pas de constructions rigides.
- On doit toujours pouvoir ajouter ou retirer des modules pour faire grandir ou diminuer la surface, comme pour les modules de papier des coiffes.
- On doit pouvoir les suspendre ou les accrocher aux arbres (structures existantes).
- On doit pouvoir se tenir debout sous la structure.