2 Juin: Spectacles

2 Juin: Spectacles

Publié par Maureen Thiebaut

Le 2 Juin, nous fîmes deux spectacles dans la salle polyvalente d'Auvers Saint Georges. L'un à 14h, pour les autres élèves de l'école, et l'autre à 18h30, pour les parents.

L'expérience du trac

Il était important que les élèves puissent mener leur projet artistique jusqu'au bout, en en restituant le "produit fini" devant un public. La plupart d'entre eux n'avaient jamais fait l'expérience de la scène, et il nous était donc impossible de prévoir quelles seraient leurs réactions: nous envisagions qu'ils puissent se déconcentrer en apercevant leurs parents, ou bien perdre leurs moyens au dernier moment face à la présence imposante du public. Certains me confièrent avant le début du spectacle, que la peur leur nouaient le ventre, s'imaginaient que leur voix leur ferait défaut, ou bien qu'ils oublieraient leurs répliques... Autant d'expressions différentes du trac que d'enfants. D'autres le géraient mieux, ne l'exprimaient pas, ou ne l'éprouvaient pas. Cette atmosphère particulière de tension et d'excitation qui précède un spectacle est bien connue de l'artiste. Elle commence avec sa première représentation et le suit toute sa vie. Les enfants ont donc pu l'expérimenter, souvent pour la première fois.

Déroulement du spectacle

Je dois avouer que j'avais sous-estimé la capacité de concentration des élèves. Que le spectacle ait lieu devant les autres classes ou bien devant leurs parents, il se déroula sans aucun accroc les deux fois. Je fus impressionnée par leur professionnalisme: ils furent sérieux, concentrés et investis. Le trac peut s'exprimer à travers la fâcheuse tendance à jouer d'une manière automatique, en se reposant sur ses acquis. Or, il me sembla que tous vécurent intensément l'instant présent, qu'ils jouaient tous ensemble à l'intérieur d'une grande bulle que rien ni personne d'extérieur ne pouvait percer. Ils portèrent leur voix, articulèrent, vécurent chacun de leurs faits et gestes, affrontèrent le public du regard... Leur écoute de la harpe était très attentive, très fine, et certains se laissèrent même aller à écouter leur émotion présente et à légèrement modifier leur jeu en conséquence, tout en restant dans le cadre. Jamais il ne me fallut "rattraper" une erreur, les enfants furent irréprochables. Pour être tout à fait honnête, je fis moi-même une faute de départ, qu'une élève rattrapa en décalant sa réplique!