Production de la recherche de cartographie des îles imaginaires

4. Cartographie des mondes

Publié par Charlotte Attal

Journal du projet

Atelier de dessins cartographiques. À partir des formes d'îles imaginaires les élèves inventent des noms de villes, de communes, de montagnes, d'anses, de routes... Cela permet d'enrichir leurs visuels par des éléments graphiques directement inspirés de leurs histoires créoles et de donner naissance à de nouvelles façons de voir le monde.

« J'appelle Tout-monde notre univers tel qu'il change et perdure en échangeant et, en même temps, la "vision" que nous en avons. La totalité-monde dans sa diversité physique et dans les représentations qu'elle nous inspire : que nous ne saurions plus chanter, dire ni travailler à souffrance à partir de notre seul lieu, sans plonger à l'imaginaire de cette totalité. Les poètes l'ont de tout temps pressenti. Mais ils furent maudits, ceux d'Occident, de n'avoir pas en leur temps consenti à l'exclusive du lieu, quand c'était la seule forme requise. Maudits aussi, parce qu'ils sentaient bien que leur rêve du monde en préfigurait ou accompagnait la Conquête. La conjonction des histoires des peuples propose aux poètes d'aujourd'hui une façon nouvelle. La mondialité, si elle se vérifie dans les oppressions et les exploitations des faibles par les puissants, se devine aussi et se vit par les poétiques, loin de toute généralisation. »

Tout-monde (Gallimard, 1995), Edouard Glissant