cartes du cap

9. Cartographie du Cap

Publié par Anaïs Lacombe

Journal du projet

Quatrième semaine de résidence à l'école publique du bout du monde du 23 au 28 novembre 2020

Malgré le confinement, il m'est cette fois-ci possible de retourner à Plogoff pour poursuivre ma résidence. Après avoir fait un état des lieux des livres finis et en cours nous commençons à nous mettre au travail. Avant de découper chaque autoportrait afin de diviser chaque corps en trois bandes, nous décidons de l'ordre des dessins pour notre livre Le corps des petits artistes. Joan et Malachi nous présentent ensuite leur idée de couverture puis je sépare la classe en deux. Tandis que les CM1 s'attellent à dessiner des morceaux de corps - toujours au pastel gras - dans l'optique de les découper et de les coller sur une feuille colorée pour notre couverture, je présente au CM2 la maquette de leur livre Nos étages du bout du monde. Ensemble nous définissons l'ordre des pages puis nous rejoignons les CM1. Quelques CM2 s'occupent alors d'écrire le titre qui sera également découpé. Nous prenons finalement beaucoup plus de temps que je ne le pensais. Il nous faut en effet toute l'après-midi pour finir la couverture. 

Jeudi matin, tandis que les élèves sont en classe, je m'occupe de finaliser notre livre pêle-mêle. Après avoir réuni tous les portraits dans le bon ordre, puis collé leurs éléments sur la couverture, je sépare la pile de dessins en quatre tas afin de les relier par agrafes, individuellement puis collectivement. Je finalise le livre en inscrivant le colophon à la main.

L'après-midi, je récupère la classe et leur présente le dernier projet que je souhaite mener. Il s'agit d'une cartographie sensible et commune du Cap Sizun. Nous débutons par un inventaire collectif, au tableau, des villes et villages du Cap avant que je leur présente différentes types de carte du coin : carte IGN, cartes marines, portulans, ... Je distribue ensuite à chaque élève une carte vierge pour voir comment ils appréhendent l'espace. Je me rends alors compte qu'il leur est difficile d'intégrer la notion de légende. Nous poursuivons l'après-midi avec un deuxième exercice. Cette fois-ci chacun doit dessiner six éléments importants ou qui leurs tiennent à cœur de leur village. Je demande à trois d'entre eux qui connaissent bien l'île de travailler sur Sein. Une fois ces deux exercices terminés, je propose à chaque élève de commencer à dessiner sur un grand format une carte sensible de leur village devant reprendre les six éléments choisis. 

Le soir, je répertorie tous les éléments cités, certains revenant à de multiples reprises, tels le terrain de foot ou le skatepark.

Vendredi après-midi, après leur avoir présenté Le corps des petits artistes nous reprenons notre carte sensible. Je leur explique que même si elles ne doivent pas être parfaites géographiquement parlant, c'est tout de même mieux si j'arrive quelques peu à me repérer avec. Nous faisons alors individuellement quelques ajustements à l'aide de la carte IGN d'Audierne pour positionner les éléments. Les notions de distance et d'échelle en interpellent plus d'un tandis que d'autres me laissent avec une seule route. À ma demande, ils finissent par en rajouté pour pas que "je m'ennuie".

L'heure de la récréation sonne et j'ai la belle surprise de recevoir de leur part un livre en pop-up. Ils n'oublient pas de me préciser qu'à la fin il y a même le colophon.

Puis, de retour en classe, on termine la semaine par sauvegarder les éléments que nous comptons mettre sur notre carte collective. La liste est longue ! Avant de se quitter je profite des quelques minutes restantes pour leur montrer Marseille de Jochen Gerner où, l'auteur, par une gamme colorée polaire et qui lui est propre s'appropie la ville à sa manière et la fait sienne.