Aboutissement de mon film personnel.

Aboutissement de mon film personnel.

Publié par Julie De Halleux

Journal du projet
Arts visuels Livre Cinéma d'animation

Mon film personnel, qui est un portrait de la ville de Châteaubriant se crée sur le même mode que celui des élèves. A la recherche documentaire se mêle la fiction et une approche plus affective à la ville.

Mon approche documentaire

Dans un premier temps j'ai beaucoup observé la ville. J'ai demandé aux élèves de me parler de leur ville, de m'indiquer des lieux qu'ils aimaient. J'ai d'abord effectué un travail de documentation photographique qui sera repris en animation dans le film. J'ai interrogé tout ceux que je rencontrais et les enregistrais. Les Français, les Turques, ceux qui y sont nés, ceux qui sont arrivés plus tard, ceux qui y vivent, ceux qui ne font qu'y travailler. Le portrait de la ville qui se dessinait était celui d'un lieu à la fois mal aimé et dont les habitants étaient pourtant très fiers. Les habitants souffrent du manque d'attraction de Châteaubriant, les hauts-cadres et hauts-fonctionnaires préfèrent rentrer à Nantes ou à Rennes le soir. le tram-train est plein tous les jours, se réunissent entre autre professeurs de lycées et médecins. Ceux qui y restent aiment et défendent leur ville, louent son courage à travers les siècles. Ces réflexions m'ont menée à m'intéresser à l'Histoire de la ville.

Mon approche à l'Histoire de la ville.

Très vite, j'ai voulu mêler dans le film différentes époques. La ville de Châteaubriant est connue pour son château, situé au cœur de la ville, qui mêle architecture renaissance et médiévale. On m'a parlé du château dès mon arrivée. D'ailleurs, entre eux, les castelbriantaits appellent leur ville "Château". A l'époque déjà la ville était dans une position d'entre-deux. Ni vraiment en Bretagne, ni vraiment en France. De même qu'aujourd'hui, la ville se situe à égale distance entre Rennes et Nantes. La ville était un centre géographique de conflits territoriaux. De nombreuses batailles s'y sont déroulées. Durant le seconde guerre mondiale, Châteaubriant a joué un rôle très important. Des camps de prisonniers accueillant 45 000 prisonniers se sont construits dans la ville comptant alors une petite dizaine d'habitants. De nombreux résistants y furent fusillés. Aujourd'hui de petites maisons résidentielles se sont construites sur les anciens campements. Un vieil homme me raconta qu'il avait assisté depuis une ferme où il se tenait caché à l'une des fusillades, celle durant laquelle mourut Guy Môquet. On emmena ensuite les corps jusqu'au château. Il me raconta le sang qui coulait depuis la camionnette et qui mena les habitants à se réunir jusqu'à la cour de leur château. Cela m'emmène à la troisième partie de mon film où je souhaite mêler au documentaire actuel et aux recherches historiques les nombreuses légendes qui circulent à travers la ville depuis des générations.

Mon approche à l'Histoire de la ville.

Les légendes de Châteaubriant.

Il me semble intéressant d'évoquer dans ce portait de la ville les légendes. Ce sont elles qui semblent réunir les habitants. Tout le monde les connait et les raconte. Des personnages historiques ont prit une mesure légendaire et les habitants colportent leur histoire à travers le temps. La Françoise de Foix assassinée par son mari le châtelain, jaloux de sa relation avec le roi François 1er. On retrouverait le sang de celle-ci qui dégoulinerait le long des escaliers du château la nuit de l'anniversaire de sa mort. Au début du siècle dernier cette légende aurait été ravivée par la concierge du château qui aurait mis en scène l'histoire macabre dans le plus grand secret en déversant des marmites de sang, une soir par an. J'ai été vite frappée à quel point le sang revenait dans les histoires que l'on racontait. C'est une ville qui semble avoir été le terrain beaucoup de souffrances. J'aimerais évoquer ça dans le film aussi. Cette ville très courageuse, qui a été le terrain de batailles, camps de prisonniers, meurtres, et qui pourtant est toujours là, dont la démographie ne décroît pas. Mon film danse entre ces différentes approches de la ville. L'animation s'amuse et passe de visuels très documentaires à base de photos que j'ai prises dans la ville, puis animées, à des croquis assez techniques que j'ai fait sur place, des dessins plus libres fait après coup, à Paris ou à Nantes et des animations faites d'après des documents d'époque (peintures anciennes ou autres).

Les légendes de Châteaubriant.