Acte 3-4-5 : Du chaos à la génération.

 

 

Ploc, ploc…

Bloup…

Blblblblblblblbl…

Un souffle, une bulle. Un soupir, une onde.

Attentif, l'hydrophone vibre, flotte, tremble, s'esclaffe et se cogne.

Tant de goutte ont chuté. Ce, pendant que je prenais du retard dans mon journal.

 

Plusieurs semaines durant lesquelles nous avons observé, écouté, testé, manipulé. Activation de la liaison oreille-main-encéphale. Différents liquides et solides se sont heurtés dans une bataille cosmogonique sans pareille ! Finalement, tous sont entrés en osmose, laissant naître sensations et imaginaires.

Les quelques cristaux d'aragonite que nous avions mis en culture ont finalement donné des petits, il y en a de toute formes. Encore un élément qu'il nous tarde d'intégrer à la production.

Pendant ce temps, quatre alliances se sont formées, elles travaillent conjointement mais sans toujours s’en apercevoir.

Tandis que les remarques et les perceptions s’affinent, des tests se précisent. De temps en temps, je mets la mémoire des enfants à l’épreuve : dissimule sous un dôme de verre fumé un compte-fil luminescent ou une diversité de matériaux se déshabillent : zinc brûlé, cristaux d’aragonite, goutte… il faut les deviner à travers le long tube qui surplombe ce ballon de verre. Dans cette action, j'espère sacraliser des éléments du quotidien (ou non) au paraître millimétriquement insipide.

 

Les carnets et l’aquarium se remplissent. Nous cherchons, dedans, dehors, récoltons des données tangibles. Des pissenlits pour fabriquer des pigments ? Des pierres pour provoquer des ondes aquatiques ? Des plantes de toutes formes et sur lesquelles l'action de l'eau pénètre nos esprits sous la réaction de la membrane végétale.

L'eau est manipulée, frappée, on y pousse des cris, y souffle à l'aide de pailles, équipe une perceuse d’un fouet à pâtisserie pour inventer des sons.

 

Bientôt les idées partent un peu dans tous les sens. Je pense que nous sommes prêt à envisager des projets concrets.

Après une diffusion du Voyage dans la lune (Meliès) et de quelques œuvres de Tomoko Sauvage et Pierrick Sorrin nous invoquons de nouveau le tableau heuristique.

Chaque équipe va générer son propre tableau. Ce dernier permettra d’envisager une pièce composée des problématiques et des éléments étudiés jusqu’ici.

 

Chercheurs de trésors, «choux-marins » explorateurs, créateurs de planètes et autres archéologues se distinguent. On envisage des formes, des installations, le langage comme le chèvre s’affine et on murmure même des propositions que je traduis : performance, prise de vue, print, installation, fabrication d’objet, mise en scène, environnement sonore… « Exposons » .

 

Parait-il qu’il faut se méfier de l’eau qui dort.

Ici elle ronronne… quelque chose de prépare.