Les portes de Saurat - croquis de @Limcela

Arrivée à Saurat

Publié par Manon Crivellari

Journal du projet

J-1 : veille du démarrage des ateliers avec la classe d'Isabelle.

En Ariège, les villages de montagnes ne se ressemblent pas. Il y a celui dont on voit les formes se découper sur le sommet d’une colline, celui qui semble s’être arrêté juste à temps, au bord de la falaise, celui qui ne connait pas le soleil de l’après-midi, ou encore celui qui embrasse sommets et vallées et d’où l’on se sent dominer le monde.

Et puis, blotti entre deux flancs de montagne comme entre deux bras protecteurs, il y a le village de Saurat.

À Saurat, certain.e.s disent qu’il y a « deux fléaux qui arrivent de l’autre côté du col de Port : les nuages, et les Massatois ». On raconte qu’une des habitantes n’est encore jamais sortie du village et qu’il y a peut-être cinquante ans (il y a encore débat concernant l’authenticité de ce chiffre), personne à Saurat n’avait de voiture.

Pour autant, les premier.e.s habitant.e.s que nous y avons rencontré viennent pour beaucoup de bien plus loin que l’Ariège, et cultivent un vrai sens de l’accueil et la curiosité de la rencontre. Le village est d’ailleurs connu pour son sens des festivités, sa vie associative et culturelle qui se démarque du quotidien d’autres villages alentours. Le contexte sanitaire y a fait comme partout des dégâts, mais aussi suscité des élans de résistance.

Nous n’habitons qu’à une heure de Saurat, un peu plus au Nord pour Camille et un peu plus à l’Est pour Manon, où nous vivons entre collines et plaines. En passant ses portes, deux tours perchées sur deux monts de part et d’autre de la route, nous nous sommes pourtant senties comme deux voyageuses venues de loin, avides de découvertes et de rencontres. C’est portées par cet enthousiasme que nous avons atterris chez Marine et Martin qui nous ont accueillis pour nos deux premiers jours d’ateliers à l’école, et qui nous ont offerts, à travers leurs récits, un premier portrait du village.

(Camille alias @Limcela, et Manon)

L'arrivée à Saurat