alphabet abstrait

Beau comme le début

Publié par Mathilde Rives

Journal du projet
Arts plastiques Écriture Et Animation

Première semaine, consacrée à fabriquer / transformer / jouer avec les mots.

Lundi matin, je rencontre les élèves de l'école publique de Sare. Je découvre aussi le fonctionnement de cette classe unique qui regroupe tous les niveaux du CP au CM2, et le ballet des élèves qui apprennent avec deux maîtresses, en basque et en français.

Nous démarrons de but en blanc, je leur montre un peu mon travail et leur présente le projet, j'essaye d’expliquer le rapport entre langage et image que j’aimerais que l’on travaille, tout ça reste un peu abstrait.
Je leur ai fabriqué des carnets avec une couverture à compléter, ils nous servirons de support pour les ateliers de la semaine, consacrée à l'écriture. Chaque jour nous faisons un atelier, au début tous ensemble, puis en groupe qui mélangent petits et grands, puis finalement par groupe de niveaux.

Je leur lis des phrases d' "Autoportrait" d' Edouard Levé, puis ils se présentent à leur tour. Tout le monde est ravi d'aller lire son portrait devant toute la classe.
Mardi, après avoir attribué des lettres à chaque enfant, chacun cherche des mots qui commencent par sa lettre et les associe. Je leur demande ensuite de dessiner ces associations, ils sont étonnés, nous avons construit un abécédaire!
Jeudi, ils fabriquent des phrases sur le principe des poèmes à compléter de Robert Filiou. Le moment de lecture devant les autres est toujours un succès. Je parviens un tout petit peu à les éloigner de la "cohérence" dont ils ont l'habitude et qu'ils recherchent à tout prix.

Pour finir, nous réfléchissons tous ensemble à ce que nous avons fait cette semaine, j’ai du mal à avoir l’attention d’autant d’enfants en même temps, mais nous concluons quand même que nous avons fait des exercices d’écriture qui nous menaient vers le dessin. Pour la dernière journée je leur propose de faire des dessins (des formes) qui vont nous amener vers le texte. Nous regardons "Animaux" de Paul Cox, et ils devinent la signification de chaque page.
Je leur parle de formes abstraites, on essaye de les décrire et ils en fabrique eux-mêmes. Associées à des lettres, cela devient un alphabet, chacun peut écrire son prénom à partir de l'alphabet collectif.

Les carnets sont déjà dans un drôle d'état, mais sont bien pratiques pour se rappeler de ce que nous avons fait.