Dès le premier jour des ateliers, chaque élève a reçu un carnet de bord personnel pour y inscrire et dessiner ses pensées et idées. Afin d’écrire un scénario de manière collaborative, nous avons mis en commun ces propositions et les avons fait dialoguer avec le contenu de nos différents exercices, en particulier nos lectures de contes et légendes du littoral normand.
L’atmosphère magique et les figures mystérieuses de cette mythologie maritime habitent le film. Les sirènes croisées par les Argonautes dans le mythe classique sont ainsi devenues des Fées des Houles, habitantes secrètes des falaises et grottes des côtes de la Manche. Ces fées, dont le corps se recouvre d’algues et de goémon au fil de leur vie, vivent en sociétés matriarcales et sont invisibles pour les humains ; elles sortent la nuit, au clair de lune, et peuvent choisir d’aider ou de piéger ceux qui croisent leur route.
Différents dispositifs nous ont aussi permis d’écrire à partir des expériences singulières des enfants : chaque élève a rédigé des récits de rêves, des « listes des choses qui font battre le cœur » inspirées de la poétesse japonaise Sei Shonagon, mais aussi présenté des objets intimes qu’ils aimeraient emmener avec eux s’ils partaient pour une longue expédition en mer.
A partir de ces éléments, nous avons rédigé une première version du scénario de notre court-métrage. Les élèves ont relu et corrigé cette version en groupes ; ils ont aussi pu tester les scènes lors de séances de jeu et d’improvisation. Peu à peu, nous avons modelé une version finale dans laquelle chacun de nos 17 Argonautes avait un rôle.
