Chantier Lumières

Publié par Jean-Basile Sosa

Journal du projet

La réalisation de la partie lumière de Salon Lumières n’aura pas été de la tarte. Entre un confinement qui empêche toute commande de matériel et de successives réévaluations du dispositif, c’est tardivement durant l’été que cet aspect crucial de notre installation est enfin abordé. Finalement, quand on débute from scratch en la matière, graduer un ensemble de LED RGB selon des règles algorithmiques complexes, en réaction avec des processus compositionnels sophistiqués, ce n’est pas une mince affaire…

L’un des principes de Salon Lumières implique que des évènements sonores et lumineux soient constamment associés dans le temps, déterminant ainsi la forme d’une espèce de composition audio lumineuse générative. Il fut pourtant bien difficile au départ de se rendre compte de l’ampleur du travail à réaliser pour que la synchronie, l’asymétrie ou encore la polyphonie du son et de la lumière soient complètement efficientes. Il va s’en dire que les phases d’expérimentation et de recherche de cette partie-là de notre installation se sont souvent apparentées à un vaste chantier...

C’est grâce au GMVL, notre structure porteuse et partenaire, qui nous a fortement soutenu durant toute l’année, mettant par exemple à notre disposition des espaces de travail et de répétition, que nous avons pu continuer d’expérimenter et d’éprouver le dispositif technologique de Salon Lumières après le confinement. La première fois que l’ensemble des sept structures cartonnées (constituées chacune d’un haut-parleur, d’un abat-jour et d’une LED RGB) s’est illuminé en rythme et en musique, nous ne cacherons pas avoir ressenti une joie réelle et très apaisante. Même si les sept structures étaient alors grossièrement installées en cercle dans un espace inadéquat, chaque LED s’éclairait bel et bien en réaction au flux audio, renvoyant hasardeusement des mélanges de couleurs rouge, verte et bleue.

L’étape suivante consistait à réaliser un travail minutieux sur le choix des nuances, conditionnées dans l’environnement de programmation graphique MaxMsp, à partir d’une gamme de couleurs déterminées au préalable et distribuées aléatoirement dans le temps en fonction de la fréquence et de la position spatiale de chaque son projeté.

Pour la réalisation de ce dispositif haut en couleur, nous avons sollicité l’expertise et le savoir-faire technique de l’un de nos amis les plus géniaux, artiste comme nous cela va sans dire, sans qui la tournure des évènements aurait peut-être été deux cent fois plus compliquée. Un grand merci, Monsieur Enrico Fiocco :-)