La porte magique / chronique 2

Chronique 2 / Le Breuil

Publié par Cecilia Coquillat Peroni

On étale des images au sol. Par groupe de 2, les enfants racontent une histoire à partir d'un cliché. Iels utilisent le passé simple. Il y a l'autofiction de Chloé et Eden qui sortent en scooter de Macdo un soir en Corée. Il y a le récit de la création du firmament par Cassandre et Melinda.

Début mai c'est la canicule. Flo nous raconte comment "l'enjambeur" tombe sans cesse en panne dans les vignes. Laisser l'herbe pousser entre les "galipes" engendre tout de même une pollution de l'air pour la tondre régulièrement. 

On est très bien accueillies. On nous offre la cantine. Le maire nous prête son gîte. On se fait recevoir avec du champagne. Béatrice, de la mairie, est très attentive au projet. Elle dit, pour expliquer aux habitant·es : "elles vont démêler le vrai du faux."

Avec les enfants on fait un atelier de mensonge. On s'emprunte une fausse identité. On dit toustes un prénom qui n'est pas le notre. Eden dit "bonjour je m'appelle Tchoupi".

On a peur de ne pas avoir les autorisations de droit à l'image de tous les enfants. A un moment il en manque deux, on trouve le subterfuge de les masquer.

On regarde des extraits de film, on interroge : "c'est du documentaire ?" On organise une conférence de presse. Il y a un spécialiste costumes, une spécialiste récit, une spécialiste trucage, un spécialiste personnages. Il y a Chloé qui est journaliste à Gulli, Maëlle à TF1, Paul à Chasse à cour. On demande ce qu'iels ont vu, ce qu'iels ont compris. On demande d'imaginer comment le film a été fait.

Armelle a perdu sa maman la semaine où Nathalie allait à un enterrement, la semaine où il y a eu un décès dans le village. Il faisait très gris cette semaine là et c'était triste. Mais comme l'école, la mairie, l'église, la salle des fêtes sont sur la même place, les cris des enfants continuent la vie.

On créé le scénario avec le Club Récit du matin. C'est un moment très doux, où on parle tout doucement. On cueille les idées. 

L'enquête, c'est un prétexte.

Parfois les enfants sont insupportables. On essaye d'imaginer des rôles sur mesure pour les canaliser. Lucie est très investie dans cette tâche. Alycia, elle est assistante réalisatrice. Mathis, il est régisseur. Gabriel fait le clap. Chloé est au son. Théo est au son. Il y a l'équipe déco avec Melinda & cie. Avant les prises on fait du coaching acteur à la volée. C'est un peu anarchique. Notre moment presque préféré c'est le playback sur Wejdene, Je t'aime de ouf, de la chorale sur Saturne. Le rideau jaune s'est ouvert sans fluidité sur la scène d'un faux spectacle de fin d'année.