ESCAPE LAND - Expérimentations  et Fictions

ESCAPE LAND - Expérimentations et Fictions

Publié par Caroline Frachet

Journal du projet
ESCAPE LAND - expérimentations

ESCAPE LAND - Fiction inspirée et écrite par et pour les enfants.

ESCAPE LAND

Il y a ceux qui y habitent, ceux qui y sont nés, ceux qui viennent d’arriver, ceux qui l’arpentent, ceux qui la quittent. ESCAPE LAND.

La Ville.

Terre Urbaine d’un Autre monde - née dans l’interstice des autres villes, pour donner du souffle aux habitants des autres villes.

Pour arriver à Escape Land, il faut prendre  au moins deux trains et changer en gare de Mirabelle pour rejoindre l’unique wagon qui mène jusqu’à l’entrée de la ville. Le trajet est très long et peut prendre jusqu’à trois jours quand la pluie, la neige ou le vent ralentissent les trains en hiver. Aussi ceux qui viennent de plus loin encore peuvent prendre les drones, le bateaux, ou les bus.

Dans les trains, il y a les mêmes vendeurs ambulants que ceux que l’on trouve dans les rues d’Escape Land.  Ils vendent toute sorte de friandises, nourriture rapide à emporter, fruits déshydatrés, perles d’eau à dissoudre sous la langue, chaussures gonflables, parka de pluie, lunettes pour éclipses solaires, petites carnets de papier vierge...

À l’entrée d’Escape Land les téléphones portables, tablettes et objets connectés doivent être déposés dans une consignes et récupérés à la sortie. Quand on descend du train et qu’on arrive à Escape Land, la première chose qu’on voit c’est le grand portail orné qui ouvre les portes de la ville.

Il faut avoir un ticket pour rentrer dans la ville. Ticket de train, ticket de métro, ticket de bus, ticket de parking, ticket de drone aérien, bref, une preuve, un recensement de tracectoires. Escape Land veut savoir d’où on vient, mais celui qui parvient à Escape Land sera toujours le bienvenu. Le recensement des trajectoires d’arrivée sert au bureau des Accueils où des agents reportent sur des cartographies journalières les chemins parcourus par les nouveaux venus.

En arrivant le matin, la ville semble endormie, paupières closes, calme encore.

Passé le Grand Portail, des SWITCH à roulettes (inspirés des anciens skateboard) supra sensibles viennent jusqu’à vous. En quelques sorte c’est eux qui vous choisissent. Il faut s’y installer, debout ou assis, ils vous emmènent jusqu’au Fleuve et vous déposent à l’entrée du Grand Pont que vous traverserez à pieds pour rejoindre le centre ville.

La ville, de prime abord pas très jolie. Sous les yeux des passants, les débris d’un temps, citée de pierres grises réhabilitée.

Là, vous pouvez vous balader sans trajets précis, procéder par égarement, de toute façon vous vous retrouverez….

Les bâtiments sont grands, on a parfois l’impression qu’ils transpercent le ciel et viennent s’échouer dans les nuages.

Des Ascenseurs, des montes charges sur poulies, permettent de rejoindre le toit des immeubles, et des slakeline rendent possible le passage d’un  toit à un autre. Là-haut vous avez la possibilité de découvrir une deuxième ville : sur les toits on trouve des parkings pour drones, des stations de transpiration pour les gens qui se dépensent peu et ont besoin de réguler leur température), des plateaux de jeux géants ( jeu de l’oie, jeu de dame, jeu d’échecs, Petits-chevaux… etc), on trouve aussi des cafés terrasses, des lieux autogérés, et des plateformes de récolte d’eau de pluie transformées en piscine avec toit ouvrant, ainsi que des carrés de forêt pour la production de dioxygène.

Au sol, au coeur de la ville — dans le centre —on ne trouve que les zones d’activités pour touristes égarés : les centres commerciaux qui donnent accès aux commerces de proximité où s’échangent les produits de première nécessité jusqu’aux objets les plus farfelus auquel chacun trouvera une utilité.

Chaque matin, Escape Land est réveillée par une parade musicale (héritage d’une fête appelée carnaval). Ceux sont les habitants qui jour après jour, à tour de rôles, se lèvent à l’aube pour rejoindre la Parade. Le calendrier précisant les tours de rôle est d’ailleurs affiché à l’entrée de la ville.

La Parade, c’est un spectacle sans précédent. La musique est toujours une création nouvelle, une improvisation chaque matin et quand ils l’entendent du fond de leurs lit, les habitants d’Escape Land se lèvent et passent leurs têtes par la fenêtre pour réveiller leurs paupières en regardant la parade.

Escape Land c’est aussi le point de rendez-vous de tous ceux qui veulent effacer de mauvais souvenirs dans les «  Maisons de Mémoire Sélective ». C’est encore le point de rendez-vous de ceux qui sont désireux de rencontrer des inconnus. En effet, la cartographie des trajectoires réalisée par les agents d’accueil facilite ces rencontres.

Un parc des quatre saisons est installé au coeur de la ville est devenu le lieu privilégié pour les rencontres d’inconnu à inconnu. On peut se rencontrer à un à deux à trois à quatre et à plus encore. On se donne rendez-vous en Hiver, en été, au printemps ou en automne. Dans le parc il y a un arbre majestueux aux branches duquel les visiteurs viennent accrocher leurs noms. Le parc est aussi l’endroit idéal pour jouer avec les animaux de compagnie qui sont recueillis par le ZOO.

La Nuit Escape Land est éclairée par le sol, des lignes des lumières colorées se dessinent au sol et guident le regard du visiteur.

À Escape Land, on vient pour des vacances, on vient pour de l’amusement, on vient pour grimper sur le toit des immeubles; on vient pour trouver, chercher, rencontrer des autres, on vient pour jouer en grand, on vient pour de l’effacement de mémoire, on vient pour switcher, on vient pour ajuster la température de nos corps, on vient pour les objets farfelus, on vient pour le temps du voyage avant, pour l’épreuve du retour.

On vient des banlieues bleues, banlieues frigo pour y retourner à la tombée du jour.  

 

Textes en cours d'écriture, écrit par Caroline Frachet et inspiré des précédents ateliers avec les élèves :  " Raconter un lieu qui nous est agréable, où on aime être, dont on a un bon souvenir...". 

Beaucoup d'enfants m'ont parlé des villages de vacances- des parcs d'attractions et de loisirs, des villes qu'ils ont découvertes en vacances...Pour écrire ce texte, je suis allée piocher dans ce que les enfants m'avaient racontés, et sur ces pistes là j'ai commencé à écrire un texte qui raconte une ville dans un futur proche. 

J'ai écrit aussi deux autres textes, l'un sur un "Terrain Vague" l'autre sur une "Maison"... Les trois histoires se recoupent, mais nous avons décidé de travailler principalement autour d'Escape Land. 

Les enfants transforment la fiction, y rajoutent des éléments comme une fête foraine japonaise, un terrain vague, une piscine, des pistes de patinage, un zoo, des pistes de danse, ... Et nous travaillons sous formes de petites situations improvisées à travers lesquelles ils donnent vie à leurs idées.  En parallèle se fait également un travail de fabrication d'éléments de "décor" et d'accessoires de jeu. 

Pour l'instant, je collecte ces petites improvisations sous forment de films et de photographies...