Alexandre & Stéphane (classe de CM1-CM2)

Identités composites - atelier 1

Publié par Corentin Buchaudon

Journal du projet
Arts visuels Scénographie

Le premier atelier m'a permis d'identifier les élèves, faire le point sur leur niveau général et leurs connaissances en Art Contemporain. Déjà confrontés à une exposition en début d'année à la Fondation Clément, ces derniers ont répondu à l'ensemble des proposition de manière très active.

Le premier atelier

Workshop de 3 heures, en classe entière, CM1-CM2 (mardi 9 mai) CM2 (vendredi 12 mai) L'objectif de la séance était de découvrir l'identité de chacun au travers d'un travail oral, écrit puis l'usage du dessin.

L'objet de mon coeur

En abordant le travail artistique de l'espagnole Blanca Callén j'ai fais un tour de table et demandé aux enfants de dresser le bilan de choses qu'ils ont aimé et les objets qu'ils préfèrent aujourd'hui. Ainsi chacun a décrit à la classe son attachement quasi-amoureux et son rejet d'objets personnels, éléments de sa personnalité un jour ou pour toujours. La valeur sentimentale apparaît comme une partie essentielle de notre identité. Commencer par cette référence artistique permettait d’élargir le champ des possibles de l'art contemporain : dépasser la forme visuelle ou sculpturale en débattant avec les élèves d'un art relationnel et dématérialisé.
Qui suis-je si j'ai apporté un objet numérique, un doudou, un poupon, des billes, une gomme qui ne gomme pas, etc. ? Remarque : lorsque apparaissent à la suite 3 poupées à la silhouette fine et au teint pâle, aborder la question des canons de beauté en décalage avec la société des Antilles devient essentiel (sujet programmé et traité en fin d'atelier via la démarche corporelle de l'artiste Orlan).

décoder l'oeuvre : ''Untitled - March 5th'' Félix González-Torres
décoder l'oeuvre : ''Untitled - March 5th'' Félix González-Torres

Toi, moi, nous

Nous avons ensuite étudié 3 dispositifs installés dans la salle: une peau de banane gisant au sol, au mur deux ampoules prolongées par des branchements électriques et deux bananes posées sur un plateau en aluminium. Il s'agissait de se confronter respectivement à deux fausses-œuvres (''Banana'' de Wilfredo Pietro et ''Untitled - March 5th'' de Félix González-Torres – tout deux originaires de la Caraïbe) et un simulacre d'oeuvre d'art contemporain reprenant les codes de la Nature morte. Des objets dont la durée de vie est limitée, éphémères, des objets banals auxquels les artistes ont attribué un sens poétique. Entre amusement et pensées touchantes sur la vie, l'amour et la mort, la réflexion des élèves a montré leur intérêt pour ces formes non-conventionnelles d'art. Si l'une des ampoules était effectivement éteinte c'est qu'elle était "morte", comme certains objets que les enfants n'aimaient plus : leurs appareils électroniques cassés, mis dans un coin et remplacés. Mais ici l'ampoule défectueuse n'a pas été remplacée, elle est toujours collée à sa jumelle qui s'illumine. La relation que ces objets partagent a facilement été ressentie par les enfants. Passant d'un portrait de couple / duo à la question de l'autoportrait, les enfants ont eu de vives réactions face à des représentations d'oeuvres photographiques des artistes Orlan (les canons de beauté anciens) et Roman Opalka (le temps qui passe, l'effacement). Les trente dernières minutes de l'atelier ont été attribuées à une activité en duo. L'objectif était de modifier des "Double-Portrait" sur papier de Félix González-Torres en dessinant le visage d'un camarade de classe puis vis-versa. Nous n'en sommes qu'au crayonné, à la distinction des traits particuliers de chacun et reviendrons dessus lors de la prochaine séance.