INSÉPARABLES par les élèves de CM1 et CM2 de la classe de Mr Julien Haution

INSÉPARABLES par les élèves de CM1 et CM2 de la classe de Mr Julien Haution

Publié par Maxime Mansion

Journal du projet

C'est avec plaisir (et quand même un peu de fierté) que nous partageons avec vous le texte imaginé et écrit par les élèves de CM1 et CM2 de l'école des Trois Rivières !!!

Le travail d'écriture

La classe à écrit, en compagnie de Julie Ménard, la pièce de théâtre qu'ils ont joué. Elle est directement inspirée du texte INOXYDABLES que nous projetons de créer en 2018/2019.
Ils ont créé et écrit INSÉPARABLES en allez-retour avec le plateau. C'est à dire : improvisations et écriture à la table des inspirations nées de la pratique, des idées du plateau.
Et voilà le résultat !

Le texte INSÉPARABLES

        INSEPARABLES

Julie Ménard

               

Personnages

Ozil Lunore Rafloque Tomavet Tam Matemo – le cousin Le papa La tata / Le tonton La maman



I

Ozil - Salut ! Je m’appelle Ozil !

Lunore -Moi c’est Lunore !

Rafloque -Moi Rafloque !

Tomavet - Moi Tomavet !

Tam – Et moi je suis Tam !

Ozil – On est tous frères et sœurs ! On est très différents et en même temps on va bien ensemble, comme les cinq doigts de la main

Lunore – C’est Papa qui dit ça.

Ozil - On vit avec notre Père parce que notre mère…

Lunore -Et bah elle est partie !

Rafloque -Enfin on ne sait pas trop …

Tomavet -Notre père n’a jamais été clair clair à ce sujet…

Tam -Elle me manque.

Ozil – Bref, à part ça on est plutôt heureux !

Lunore -Enfin on était

Rafloque -C’est vrai qu’on était un peu plus heureux avant.

Tomavet -Moi j’aime bien notre nouvelle vie !

Tam -Moi j’ai faim.

Ozil – En fait il nous est arrivé une sacrée histoire !

Lunore -Une drôle d’histoire tu veux dire !

Rafloque -Une vraie aventure !

Tomavet -Comme dans les films !

Tam -Vous n’auriez pas un petit gâteau ?

Ozil – Ça vous dit qu’on vous la raconte ?

Lunore -Je crois que oui.

Rafloque -Ils ont l’air partants

Tomavet -Mais tu ne racontes pas tout tout seul !

Tam -Moi j’adore les histoires ! Surtout celles qui finissent bien …



  II

Ozil – On vivait dans notre maison avec notre Papa et la vie était bien pépère.

Lunore – Toutes les journées se ressemblaient et j’adorais ça.

Rafloque – On se levait, on allait à l’école : ça c’était le moins rigolo…

Tomavet – Parle pour toi ! Moi j’adorais aller dans notre école !

Tam – Et après on retrouvait Papa et c’était la meilleure partie de la journée.

Ozil – Notre Papa on l’adore

Lunore – C’est notre Papounet

Rafloque – On l’aide beaucoup

Tomavet – On fait les images bien sages comme ça

 (ils font les très très gentils )

Tam – Et lui ça le rend fier comme Artaban !

Papa – Je suis fier comme Artaban les enfants ! Vous êtes des anges ! Restez bien sages, je reviens.

Ozil – Bon en général c’est là que les choses commencent à dérailler !

Lunore – C’est vrai que dès que Papa a le dos tourné on commence à vraiment rigoler !

Rafloque – Et là ça ressemble plus du tout à des petits anges dans un salon

Tomavet – Mais alors plus du tout …

Tam – Du tout …

 (Les enfants sur scène font la  pagaille, une bataille d’oreillers …)

Tam – Attention le revoilà !

(Le père revient, les enfants redeviennent sages)

Papa – Tout va bien ?

Rafloque – Impec !



III

Lunore – Toutes les journées se ressemblaient et j’adorais ça ! Le lundi était comme le mardi qui ressemblait au mercredi qui était pareil au jeudi qui ressemblait au vendredi et le week end on faisait des balades , des crêpes et du karaoké !

Rafloque – Bien pépères !

Lunore – Et puis un soir … Tout a basculé…

Tomavet – Papa est venu réveiller Ozil. Il a commencé à lui parler à voix basse…Moi je faisais semblant de dormir. Je ne comprenais pas tout mais je sentais que c’était grave…

Ozil – Après m’avoir parlé, on a décidé tous les deux de réveiller les autres. Et Papa a pris sa voix la plus douce. Moi j’avais envie de pleurer mais comme je suis le plus grand, je me suis retenu en me concentrant sur les paroles d’une chanson que j’ai souvent dans la tête.

Papa – Mes poussins, vous avez dû en entendre parler à votre école. Il se passe des choses très dangereuses dans notre pays. Pour l’instant la guerre était loin de nous mais elle se rapproche. Nous allons devoir partir. Mais tout va bien se passer parce qu’on restera toujours ensemble.

Tam – On va aller où ?

Papa – On va rejoindre votre oncle et votre tante dans le Pays de la Tranquillité.

Tam – C’est où ?

Papa – C’est très loin. Nous allons faire un long voyage. Il faudra être bien courageux.

Rafloque – On a tous promis d’être bien courageux et de pas faire du boudin pour rien. Mais quand on a dû préparer les bagages, ça a été une autre histoire.

Lunore – Tout le monde a commencé à se disputer pour savoir ce qu’on allait prendre

Tomavet – Moi je voulais prendre la pierre précieuse et magique que grand père m’a donné.

Rafloque – Ça sert à rien, banane !

Tomavet – Me dis pas banane espèce de poire sinon je te mets une pèche !

Lunore – Tam voulait absolument prendre son énorme nounours et nougatine sa lapine !

Tam – Je vous jure qu’elle sera courageuse !

Ozil – Rafloque voulait prendre son ballon de foot, les jeux vidéo et ses nombreuses paires de baskets et Lunore tous les cadres de maman !

Rafloque – Et Ozil son ordinateur.

Lunore – Papa nous a dit que c’était pas le sac de Mary Popins et comme on ne connaissait pas cette personne on n’a rien compris.

Ozil – Quand on a commencé à voir un nuage de fatigue dans ses yeux, on a laissé tomber.

Tam – J’ai dit au revoir à Nougatine dans le jardin et c’était comme de perdre une amie.

Tomavet – Moi j’ai quand même pris ma pierre magique dans ma poche sans le dire à personne.

Lunore – Et on s’est mis d’accord pour prendre juste la photo de maman qui éclate de rire à la fête du printemps. C’est ma préférée.

Rafloque – Je suis allé dire au revoir à toutes les pièces de la maison.

Ozil – Et puis il a fallu se mettre en route.

Tomavet – On n’a même pas eu le temps de revoir nos amis …

Lunore – On leur écrira.

Tam – Tu crois que les lapins reçoivent du courrier ?



IV

Ozil – Le voyage a duré des jours et des jours

Lunore - Et des jours

Rafloque - Et des jours

Tomavet - Ça a fini par devenir des mois.

Tam - On a marché

Ozil - Dans la montagne

Lunore - Dans le désert

Rafloque- On a eu si froid !

Tomavet - Et terriblement chaud !

Tam- On a pris des camions

Ozil - Mais on n’était pas assis

Lunore - On était entassés avec d’autres gens

Rafloque - Des familles comme nous

Tomavet - Les uns contre les autres à l’arrière des camions

Tam- On a pris des voitures

Ozil - Ça aussi c’était fou ! Ils mettaient le plus de monde possible dedans !

Lunore - Comme des sardines !

Rafloque - Serrées serrés

Tomavet - On dormait dehors dans la forêt

Tam - On avait peur. Des serpents et des loups et des cracoucas !

Ozil - Mais on était très courageux.

Lunore - On ne pleurait pas

Tam - Moi si un peu en cachette dans mon pull…

Rafloque -On se donnait du courage.

Tomavet - On chantait notre chanson.

 

CHANSON

Tam - On s’aidait, on se portait, on se prenait par la main.

Ozil - La nuit on dormait tout collés-collés comme des koalas.

Lunore - On ne pouvait pas se laver.

Rafloque - Ça s’était cool !

Lunore - C’était horrible !

Tomavet - Quand notre père avait le dos tourné, on essayait de trouver des crétineries à faire

Rafloque - Pour pas perdre la forme

(Sur scène au coin d’un feu de camps, les enfants font des grimaces)

Tam -Mais le pire …

Ozil - Le pire du pire…

Lunore - C’était la traversée de la mer

Rafloque - Sur le bateau

Tomavet - Le mini bateau

Tam - Là on a vraiment eu peur

Ozil - Surtout quand on a vu que les adultes autour de nous pleuraient aussi.

Lunore - Alors on s’est mis à pleurer…

Rafloque - Pas moi.

Tomavet – Menteur.

Rafloque - J’ai pas pleuré ! Et redis que je suis un menteur pour voir !

Ozil - Quand on est arrivés sur la Terre du Pays de la Tranquillité, notre père avait l’air complètement zinzin !

Lunore - Il a craqué le pauvre !

Rafloque - Il a commencé à nous soulever, nous embrasser !

Tomavet - A danser comme un fou !

Tam - Alors pour pas qu’il se sente seul…On a fait comme lui.



  V

Ozil – Après on s’est retrouvés dans une sorte de grand camping…

Rafloque - Mais pas fun comme un vrai camping

Lunore - Et on a pu prendre une douche. Je n’imaginais pas que ça pourrait me rendre si heureuse de me laver !

Tomavet - Et on a récupéré un téléphone.

Tam -Ça c’était vraiment super parce qu’on a pu appeler Matemo !

Ozil -Notre cousin

Tomavet - Salut vieille branche ! Ça roule ?

Matemo - Et vous les cousins ? Comment ça va ? J’ai vraiment hâte de vous revoir !

Tomavet - Nous aussi ! On en a marre de chez marre de ce voyage !

Matemo - Courage ! Je pense très fort à vous ! Je prépare tout pour votre arrivée.

Matemo ( au public ) – En fait je stressais beaucoup parce que ma maison était assez minus et ma chambre encore plus. Je me demandais où j’allais pouvoir tous les mettre et surtout je croisais les doigts pour qu’ils trouvent ça bien.

 Rafloque - Après on a encore du prendre des trains…

Ozil -Et des bus

Lunore -Et des trains

Rafloque - Et un jour, on est enfin arrivés dans la Grande Capitale.

Tomavet - Oulala c’était quelque chose !

Tam - Ça donnait le tournis

Ozil - Les gens couraient partout mais là c’était pas parce qu’ils avaient un danger à fuir.

Lunore - Non, c’était pour rien. Par habitude !

Tomavet - On essayait de demander notre chemin mais tout le monde nous envoyait sur les roses.

Rafloque - Quelle bande de truffes !

Tam - Notre papa était tellement raplapla qu’on a dû prendre les choses en mains.

Tous - Ohé ! Les Gens ! Ohé ! SOS ! Help ! A l’aide !

Ozil - Mais ça ne changeait rien…

Lunore - Alors on a commencé à chanter notre chanson

Rafloque - Et bon apparemment dans la Grande Capitale c’est pas trop courant courant, le chant.



  CHANSON

Tomavet - Du coup les gens ont relevé le nez et ils nous ont aidé à trouver notre chemin.

Tam - Quand on est arrivé chez Tonton et Tata, on a compris que maintenant notre nouvelle vie allait être ici.

Tata - Qui reveut des bolos ?

Mais reprends des bolos !

Olalala comme vous avez dû avoir faim mes pauvres piou piou

Ça me rend malade d’imaginer tout ça !

Qui reprend des boulettes ?

T’aime pas les boulettes ?

Tam - C’était si petit.

Lunore - Mais c’était doux !

Tomavet - Notre cousin s’était mis en quatre pour nous préparer une belle chambre !

Tam - Si petite.

Lunore - Mais belle !

Matemo - Je suis tellement content qu’il ne vous soit rien arrivé. A présent cette chambre est la vôtre et tous mes jouets sont à vous. Même Blaize mon Hippodou.

Ozil - On s’est assis sur les petits lits.

Lunore - On s’est regardés.

Rafloque - Et on a soufflé.



  EPILOGUE

Matemo - On s’est endormis tous collés comme des koalas. On était si fatigués.

Lunore - Et puis au milieu de la nuit quelque chose s’est passée …

( La maman entre dans la chambre des enfants. Lunore se lève, elle lui fait face)

Lunore – Maman ?