Entre réalité ancestrale et modernité, premiers pas à Flumet.

La boîte à images

Publié par Hortense Faure

Journal du projet

Tout au long de notre travail, la boîte à images est à disposition pour que les enfants y ajoutent ce qu’ils veulent, elle doit se remplir au fur et à mesure de la résidence. Nous pourrons y piocher des images, les découvrir, les redécouvrir… Elle sera comme notre mémoire visuelle commune. Celle de la montagne dans tous ses états.

Créer un « mur d’images » pour apprendre à se connaître :

Lors de ma première intervention, j’avais proposé aux élèves d’amener plusieurs images, objets ou autre qui les représentaient. Une seule contrainte : un des éléments devait représenter un lieu.

Photos de sortie à ski, de leur chambre, les copains, leur famille devant un chalet, des voyages, leur livre ou chanson préférés, capture d’une randonnée, un petit coffret de perles, un dessin de cabane, la ferme des parents, et des photos des montagnes alentours…

Les enfants m’ont fait entrer dans leurs différents univers, divers et variés, mais surtout le thème de la montagne était lancé… Elle faisait d’une façon ou d’une autre partie de leur quotidien à tous.

Toutes ces images, nous en avons fait un mur…

 

Ma première nuit tombe sur Flumet, les montagnes se cachent, mystérieuses.

Des images et des émotions

Dans ce premier temps donc, l’image de la montagne était bien présente pour nous mais elle apparaissait plutôt comme une simple toile de fond… Il fallait la faire changer de statut aux yeux des enfants, qu’ils se la représentent comme une présence à part entière.

Afin de laisser libre court à l’imaginaire qu’il est possible de projeter sur la nature, sur un paysage, nous avons observé ensemble des œuvres picturales variées représentant de façon différente la nature : un tableau de Rousseau, un montage photographique, un herbier glacé… Ce rapport à des œuvres d’art a permis aux enfants d’appréhender une autre vision subjective de la nature, il s’agissait d’apprendre à décrire ce qu’ils voyaient, à se laisser surprendre à nouveau par des paysages, et à se fondre dans un regard subjectif.

Mais surtout à la fin de cette séance nous avons compris ensemble qu’un paysage pouvait nous faire ressentir différentes émotions.

 

Ange : « En premier plan, vous apercevez une mer de nuage. Au deuxième plan, la terre ferme qui lévite sur la mer de nuage. Ce paysage c’est la solitude car c’est un îlot seul au milieu de tout. »

Abigaël et Juliette : « La nature est magique et enchantée. C’est étrange car les lions sont calmes. C’est bizarre car on dirait que le musicien attire les animaux avec la flûte » « C’est très magique, très exotique, on est au paradis extraordinaire et serein. »

Texte d’Alexis : « Le présage de la nature. Deux fleurs avec beaucoup de feuilles. Et derrière on dirait qu’il y a du brouillard et des montagnes. Une rivière passe très loin à côté de la montagne. A un moment il y a un tourbillon qui tourne avec le brouillard. C’est en noir, gris, blanc. Et aussi au lointain un village noir et gris. C’est comme si c’était arrêté le temps. »