Le projet: faire des conférences théâtralisées

Publié par Maud Cosset-Chéneau

Journal du projet
Théâtre Science

Le projet de transmission avec les élèves de Lempdes sur Allagnon aura duré deux saisons théâtrales. Le contexte, rappelons-le, était pour moi de travailler pendant cinq semaines complètes, du lundi au vendredi, sur un projet théâtral avec 22 élèves en CM1-CM2 et leur enseignante. Il a démarré en décembre 2019, s’est poursuivi pendant deux premières semaines avec les 22 élèves de CM1-CM2 en janvier et février 2020...et a été brutalement stoppé par le contexte sanitaire, comme tous les projets de la promotion 2019-2020. Avec résilience, il a pu reprendre entre décembre 2020 et février 2021, en prenant en compte le changement de classe des élèves. Entre temps, la vie a changé : il fallait envisager de nouvelles manières de faire du théâtre, avec des masques, et sans se toucher.

De façon plus générale, le projet a lui aussi légèrement changé d'objectif. J'arrivais avec une envie esthétique et artistique, proche du spectacle que j'étais en train de créer, et au contact des élèves avec qui je travaillais, le projet de transmission s'est construit de façon plus pédagogique, et plus proche de l'expérience humaine que je traversais avec eux. 

Mon objectif de départ était de travailler une partie de l’écriture de mon spectacle avec eux. Je désirais notamment travailler le coeur du projet Les Fulguré.e.s qui est : sortir de l'assignation à l’ignorance. Dans ce spectacle nous manipulons des domaines très complexes, (physique des matériaux, météorologique, neuropsychiatrie), et tous les membres de ce projet sont parfaitement ignorants de ces sujets, mais tout le monde est mû par le même désir: en savoir plus là dessus. 

Avec les élèves, j’avais prévu au départ de travailler sur les thématiques de mon spectacle, afin qu'ils.elles m'accompagnent dans ma quête sur un sujet à propos duquel je suis dans l’ignorance (en l'occurrence, la foudre et les personnes fulgurées), mais finalement j’ai choisi de me recentrer sur leurs propres sujets d’intérêt.

Je leur ai donc proposé de faire des conférences sur des sujets à propos desquels ils.elles sont spécialistes. D'une année à l'autre, j'ai également modifié l'angle d'approche:

La première année, la question qui démarrait le travail sur les conférences était : À propos de quoi suis-je spécialiste ? qu’est-ce que je peux apprendre aux autres ?

Tandis que la deuxième est : Quel est le sujet à propos duquel je ne connais rien et j’aimerais en savoir plus ?

Ces questions se sont posées dans le rapport que les élèves nourrissaient entre eux, mais également vis-à-vis de leur enseignante et de moi-même, qui en tant qu'adultes étions au contraire assigné.e.s à la posture de "sachant.e".