L'une des références montrées : la mission presque martienne d'un cosmonaute, à Hawaï

Le simulacre et la projection de l’imaginaire

Publié par Alix Boillot

Journal du projet

Simuler, c’est accéder à tous les possibles, c’est être un cow-boy, en haut d’une montagne, et fêter ses 70 ans. Je montre aux enfants des exemples d’adultes qui passent leur journée à faire semblant : les cosmonautes en missions martienne, à Hawaï ou en Russie, les comédiens au théâtre, les skieurs à Dubaï, les visiteurs de la grotte Chauvet reconstituée à l’identique, etc.

Échauffement de l'imaginaire

Échauffement dans la salle miroir : j’invite les enfants à faire comme si leur équipe marquait un but ; comme si l’autre équipe marquait un but ; comme s’ils encaissaient un autre but, mais cette fois, leur petite sœur dort dans la chambre d’à côté ; comme s’il y avait un feu d’artifice ; comme si l’un d’entre eux gagnait au loto, les autres perdent ; comme s’ils étaient sous des torrents de pluie ; comme s’ils étaient des cosmonautes dans l’espace, etc.

J'étais persuadée que ces jeux d'enfant, ces "on dirait que" ne poseraient aucun problème. Mais le regard des autres, la pudeur, les changement de corps et parfois de voix rendent l'exercice plus difficile que prévu.

Arrivent enfin des accessoires, tous bleus. De grands tissus et des formes bleues invitent les enfants à y projeter leur imaginaire : il faut donner du corps et du sens à ces formes abstraites. Le bleu fait référence aux accessoires et fonds de tournage de cinéma qui seront par la suite incrustés en post-production.

L’enfant pourra choisir la forme qui l’inspire, et ainsi lui donner corps : il pourra la nommer, lui donner un sens, un rôle. Il pourra aussi n’y voir qu’une forme abstraite. Je crée actuellement vingt-trois formes bleues abstraites, une par enfant, en tissu bleu ou en bois peint.