Le temps : perception d'une espèce ou espèce de perception ?

Le temps : perception d'une espèce ou espèce de perception ?

Publié par Guillaume Hermen

Journal du projet

Même s’ils accompagnent la plupart de nos journées, combien de fois avons-nous pris vraiment le temps d’écouter comme on le ferait dans une salle de concert ces innombrables chants d’oiseaux ? Ils nous sont bel et bien familiers et pourtant si étrangers… et vice-versa. Pour pénétrer ce monde ornithologique et en profiter pleinement, il nous fallait nous rendre à l’évidence et accepter : nous sommes dépassés ! Il existe un nombre immense d’espèces d’oiseaux, une grande diversité de chants et de cris, et leur vitesse semble se déconnecter totalement des durées que nous avons l’habitude de percevoir et d’exprimer. Le rythme cardiaque d’un colibri peut avoisiner les 1200 battements par minute pour environ 70 pour un être humain. Il est donc urgent de ralentir !

C’est à travers ces découvertes et expériences rythmiques de la nature que nous nous retrouvons face à la nécessité de changer de point de vue, de modifier nos habitudes temporelles intérieures et par là-même nous comprenons que la perception du temps peut être différente d’une espèce à l’autre, d’un individu à l’autre. Ces jeux de fluctuations du temps et ces sauts d’une perception à l’autre, n’est-ce pas un peu ce que l’on appelle musique finalement ? Sans que les enfants ne s’en rendent compte, nous partageons via des activités ludiques un des points essentiels qui me pousse à chercher et composer : ralentir, ce n’est pas appauvrir mais se plonger dans une perception différente du temps où se révèlent continuellement de nouvelles richesses.

Extrait du chant du rossignol, à vitesse réelle puis ralenti 4 fois.