Les enfants et le titre

Les formes sont en forme !

Publié par Julie Escoriza

Journal du projet
Arts plastiques Livre Illustration

Nous sommes environ à la moitié de mon séjour à Réauville et les pages du livre sont en cours d'impression à Strasbourg. Lorsque nous nous retrouvons lundi matin, les enfants sont bien intrigués : qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire maintenant ?
Il manque un élément très important : la couverture du livre, que les enfants imprimerons eux-même en sérigraphie.

Avant tout, il faut trouver un titre. J'explique le principe du « brainstorming » et avec le groupe des plus grands, nous entamons au tableau une liste de mots, d'expressions, d'idées, en relation avec l'histoire qu'ils ont imaginé. Nous finissons par garder 4 propositions : « La bataille des formes », « Quelle forme a raison ? », « Les formes ne sont jamais d'accord ! » et « Les formes sont en forme ! ». Avant la pause de midi, nous nous réunissons avec l'autre demi-groupe pour faire un vote, et c'est la dernière option qui l'emporte.

Pour la couverture, je propose aux enfants de fabriquer une typographie : elle nous servira pour écrire le titre. L'idée est de créer un ensemble de lettres qui reflette au maximum la diversité des techniques et des outils que les enfants ont expérimenté tout au long du livre. Après avoir observer quelques références, tout le monde se lance frénétiquement dans le tracé de lettres, en testant toute sorte de traits et de techniques : les enfants sont bien déterminés à réussir le défi de créer un alphabet entier ! Le lendemain, ils accrochent, ravis « Les formes sont en forme » au tableau : notre titre est prêt.

Nous décidons que « Les formes sont en forme » sera également le nom de notre exposition... et celle-ci arrive à grand pas. Il nous faut une affiche pour annoncer l'évènement. Pour cela, je propose au deuxième groupe de travailler lui aussi autour des lettres, mais sous un autre angle. De la même façon que nous avons travailler précédemment, l'idée est d'utiliser la lettre comme une forme, pour devenir une image. Nous réutilisons le même système de calque que pour les pages intérieures du livre, pour créer cet « alphabet transformé ». Et voilà qu'un S devient serpent, un L devient chaise, un R devient girafe et qu'un M porte un casque... À partir de ces productions, je propose une composition que le groupe des CP complète le lendemain matin par un ensemble de dessins, jusqu'à occuper tout l'espace de la page.

Pour la couverture comme pour l'affiche, l'idée de composition commence à prendre forme dans l'esprit des enfants. Nous prenons un temps pour analyser des exemples de ces deux supports : que trouve-t'on sur une couverture ? Et sur une affiche ? Nous réfléchissons ensemble aux informations importantes qui doivent y figurer afin de terminer nos visuels... qu'il ne me reste plus qu'à scanner pour pouvoir préparer la suite : l'atelier de sérigraphie.

Depuis le début de ce projet, l'idée de travailler en sérigraphie me tenait beaucoup à cœur. Pouvoir imprimer manuellement grâce à cette technique a pour moi quelque chose de magique et je tenais beaucoup à faire partager ça aux enfants. À Strasbourg, avant de partir, j'ai eu la chance de pouvoir emprunter à un atelier de sérigraphie le matériel nécessaire pour réaliser les impressions à l'école : il ne reste qu'à insoler les écrans avec les images réalisées par les enfants. Pour cela, je me rends dans l'atelier d'un sérigraphe Drômois (où j'aurais beaucoup aimé pouvoir emmener les élèves) avec les images préalablement scannées : les écrans seront prêts la semaine prochaine, m'assure-t'il ! J'ai hâte.