LES TRACES LAISSÉES À L'ÉCOLE // Traitement de l'argile. (2/3)

« Au début il y a la terre que l'on extrait du sol, irrégulière et granuleuse, et à la fin on obtient de l'argile, lisse, tendre, brillante. Pour en arriver à cette transformation de matière, il aura fallu une succession d'essais et de manipulations. Une observation attentive, les yeux fixés sur la glaise, plusieurs fois par jour. On commence par récolter de la terre à différents endroits du territoire. On en teste le pourcentage d'argile par le biais d'un système de sédimentation des différentes strates de matières, laissées à décanter dans un bocal rempli d'eau. Ensuite viennent les manipulations : concasser la terre et faire sécher les morceaux obtenus, les immerger dans un seau, attendre, puis mélanger attentivement. La texture s'uniformise, elle ressemble à une sorte de boue remplie de cailloux. On verse ce contenu dans un autre récipient à travers un tamis – les impuretés sont ainsi éliminées. De nouveau, attendre afin que le mélange décante. Comme pour les bocaux de tests, différentes couches de matière vont se former. Évacuer le surplus d'eau. Verser dans un nouveau récipient à travers un linge tendu. Le liquide va passer à travers les fibres du tissu et se déverser dans le seau, mais l'argile restera maintenue par le linge. Nouer le tissu en forme de baluchon et le suspendre. Attendre plusieurs heures. L'eau restante va peu à peu s'égoutter. La glaise finit par obtenir la bonne texture. Pour terminer, il faut la battre afin d'en chasser les éventuelles bulles d'air. Emballer hermétiquement et conserver. »

De ces manipulations, il restera :

- des seaux vides

- des bocaux remplis de terres colorées

- des gouttes d'eau brune sur le sol

- des pains d'argile

- des tissus froids et humides

- de la poussière

- des bâches de plastiques froissées

Texte : Adèle Daubercies