L'urgence de dire

Motifs chorégraphiques

Publié par Yves Mwamba

Notes de travail : Dieudonné Niangouna, Sony Labou Tansi, la politique... Et mes motifs chorégraphiques.

Du côté des auteurs africains

Notes de travail 1 – avril et mai 2017 Dorine Mokha, interprète, dramaturge et chorégraphe me rejoint d’abord à Bourmont pour une session de travail : plateaux et rencontrer les élèves. Peu de temps avant, j’ai vu au théâtre de la Colline, Antoine qui m’a vendu son destin de metteur en scène Dieudonné Niangouna. L’auteur/comédien mêle les écrits de Sony Labou Tansi et les siens. Sony qui dit de son métier: homme et de sa fonction: révolté, résonne toujours encore plus fort lorsqu’il faut se mettre au travail. C’est le moment pour moi de me plonger à nouveau dans son œuvre prolifique. Homme des 2 Congo, il n’a de cesse de réinventer des pays imaginaires, des mondes absurdes, des dictatures fantoches pour dénoncer ce qui se passe au Congo et plus généralement en Afrique. Dans La vie et demie, Sony écrit : On ne brûle pas la dictature, c'est elle qui brûle. Jusqu’en 1960, nous avons subit la domination des belges, puis lorsqu’il nous ont donnés l’indépendance, ils ont tués notre leader Patrice Emery Lumumba avec la complicité de la CIA permettant au maréchal Mobutu Sese Seko de diriger le pays. Lorsque j’étais enfant, chaque matin, debout, nous chantions un chant à la gloire du chef de l’état. Ceux qui le remplacèrent, la dynastie Kabila n’a apportée aucun changement. Les agents de l’ANR (Agence Nationale de Renseignements) sévissent, enferment les plus petit opposants qui rêve d’une vie meilleure. Je fais des digressions historiques, mais c’est une manière d’expliquer pourquoi l’art est une forme de résistance et en ce qui me concerne, la danse c’est vouloir vivre.

Mes motifs

Avec Dorine, nous mettons l’accent sur ce nœud, en revisitant plusieurs « motifs ». À Bourmont, nous avons travaillé autour du mot, de la feuille blanche et par extension du langage.  Nos expérimentations ont donné lieu à une performance donnée au collège. Dans la cour, nous sommes face à face, notre duo entre miroir et évitement interagit. Le mouvement part du ventre, puis se propage comme des petites secousses. Nos corps de rencontrent et se repoussent jusqu’au moment où je stoppe le jeu en levant le bras. Je prends des feuilles blanches A4 que j’agrafe une à une sur les vêtements et les cheveux de Dorine. Elle est recouverte de papier blanc. Ces feuilles où les mots manquent effacent le corps. Faut-il des mots pour la réanimer ? Papiers/bandelettes/ fragments… constituent l’un des premiers motifs de notre recherche. Un second motif qui m’obsède est la marche. Je pense à toutes les marches pour les droits civiques. Je pense à la marche comme premier élément chorégraphique. La danse commence en se mettant debout et en marchant. Je vais explorer cela avec Dorine.

Mes motifs
Où est la tête, où sont les mots?
L'ace de respirer
L'ace de respirer