OFNI : un travail très "abstrait"

Objets Flottants non Identifiés : étape 1

Publié par Elvia Teotski

Journal du projet

Ateliers de création avec les classes de CM2 et CM1/CM2.

Objets Flottants Non Identifiés (OFNI)

Après mes différentes interventions, actions collectives et temps passés auprès des élèves de l'école de Saint Bonnet en Champsaur à discuter de l'art contemporain, de la place de l'artiste dans la société, du regard que nous pouvons poser sur le monde... le temps de la (ré)création est arrivé. Je propose alors aux deux classes de CM2 et CM1/CM2 de travailler le volume à partir du papier azyme, matériau aux propriétés plastiques peu accommodantes pour un travail sculptural et c'est peu dire. Friable et cassant, ce papier alimentaire à base de fécule de pomme de terre présente effectivement une certaine fragilité mais pas uniquement. Dans Résistance des formes, vidéo tournée en 2014 dans les Dolomites italiennes, on devine des formes, visiblement fragiles,  mises à l’épreuve d’un parcours entamé par le dévalement d’une pente et continué par un séjour prolongé dans un cours d’eau. Cette vidéo souligne la légèreté et la résistance de ces formes flottantes, par le biais d’un matériau (la feuille azyme) cependant imprévisible en la circonstance. A Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans un paysage très marqué par les changements de saison, la fonte des glaces, il me semblait intéressant d'introduire cet atelier de sculptures en papier azyme (Objets Flottants Non Identifiés) pour la préparation d'une exposition peu commune : en extérieur, sur un lac, pour une durée indéterminée.

Première étape : le croquis du projet. Les croquis, réalisés individuellement par les élèves, semblent être une étape primordiale à la conception des futurs OFNI. Il s'agit de dessiner, à la manière de Panamarenko, nos projets les plus fous de sculptures flottantes sans s'imposer de contraintes. Nous verrons par la suite que les projets sont très difficiles à réaliser, que nos projections étaient bien trop ambitieuses... mais il est tout d'abord question de rêver, de s'évader, sans retenue. Ces dessins feront ainsi l'objet d'une première exposition, une avant-première en quelque sorte, pour la fête de l'école du 22 juin où les parents et les enfants seront tous réunis.

la mise en pratique
la mise en pratique

Une fois ces projets mis sur le papier, les enfants constituent des groupes de 4 ou 5 pour travailler ensemble et s'entraider pour la réalisation d'une œuvre par groupe. Le travail en petit groupe permettra alors de développer des projets d'envergure. La négociation démarre entre eux : à partir de leurs dessins, ils essaient de réviser leur projet et de se mettre d'accord sur une réalisation commune. Et voilà, l'atelier de pliage et collage est lancé. Ils démarrent par une forme géométrique de base puis une autre (pyramide, pavé, cube) pour cette première entrée en "matière". C'est alors que les petits accidents arrivent : le papier se déchire, se perce sous l'effet de l'humidité, colle à la table et aux doigts.. il faut alors composer avec ces imperfections et veiller à ce que le volume prenne forme avec le moins de percée possible.

des volumes si peu géométriques
des volumes si peu géométriques