L'école à gauche du dessin, reprérable à ses grandes cours de récréation goudronnées. Autour, les champs, les haies et talus bocagers, le bourg et son église...

Relevé habité : L'école dans le village

Publié par Paloma Charpentier

Comment représenter l’école dans son territoire ? Tel était un des enjeux de cette carte dessinée.

Instantané du territoire

Pour nous architectes, comme pour les futurs lecteurs, ce dessin permet de représenter et comprendre : _ Le découpage foncier du territoire, et les types d’occupation des sols qui y sont liés et qu’il permet. _ La nature des sols, des aménagements et des construction de l’homme. On peut parler de paysage dur/paysage mou, de perméabilité/imperméabilité, de constructions légères (en brun) ou chauffées (en noir)... _ Les phénomènes humains remarquables : vacances de commerces, lieux disponibles, occupations… On pourrait y ajouter les propriétés communales, les espaces entretenus par les agents municipaux, les lieux gérés par des groupes de personnes, par rapport aux terrains des particuliers. Ainsi se dessinerait un paysage des « communs » de Scrignac. Ainsi on peut représenter toutes les informations et leviers d’actions, visibles et invisibles, utiles pour agir sur le territoire. Le dessin est daté, représente le territoire à une date T.

Document guide

En étant enrichi, ce dessin peut également devenir un plan guide : actualisé au fur et à mesure des modifications, et pointant les futures transformations. Dans un autre calque on notera toutes les idées d’aménagement, représenté selon l’avancement de leur formalisation : simple localisation et enjeu, esquisse, forme définie.

Le cadrage et l'orientation ont été prévus pour une projection sur le tableau numérique de la classe, occasion de tester cet outil.
Le cadrage et l'orientation ont été prévus pour une projection sur le tableau numérique de la classe, occasion de tester cet outil.

Pistes, désirs, projets

L’école et ses alentours ont été conçues de manière très « urbaine » par rapport à l’identité rurale de la commune. Scrignac est l’une des plus grandes communes de France, couverte de collines et de vallées, parsemée de fermes et de hameaux. L’école ouvre peu sur ce paysage de Monts d’Arrée, et, dans une conception fonctionnaliste et rationnelle, offre une cour de récréation goudronnée, champ de jeu vide et lisse. A l’échelle du bourg, on est, de la même façon, toujours un peu fermé par rapport à la géographie de la commune. Pas de belvédère en proximité immédiate de la place de l’église - on peut cependant savourer de belles percées visuelles à chaque rue qui rayonne depuis ce centre. Ainsi s’ouvre une piste de projet, déjà mise en discussion depuis longtemps par les habitants de l’école dont son directeur. : faire rentrer l’identité du territoire dans l’école, amener la nature dans la cour de récréation – sans en empêcher les usages… Au fil des échanges, les contraintes et les possibilités se précisent : beaucoup de réseaux sous le sol de la cour rendent difficile d'y planter directement des arbres, mais on peut s'appuyer sur des platebandes en contrebas. Elles pourraient accueillir des plantes grimpantes qui s'accrocheraient le long du grillage de la cour de récréation. Le muret de la cour pourrait aussi être débarrassé de son enduit ciment et rejointoyé pour révéler la pierre, matériau culturel. Pour poursuivre les petits chantiers réalisés en notre présence, on imagine aussi des bacs à plantation - des estrades dans le couloir pour observer l'évolution du jardin arrière... Enfin, le maire nous apprend la volonté de la commune de réouvrir une ancienne voie pour y ménager un cheminement doux, reliant le bourg à l'école. Cette venelle, nous l'imaginons bien !, donnera sur des champ à flanc de colline avec de belles vues sur le paysage - Scrignac, ses forêts et ses monts.

Pistes, désirs, projets
Un collage photographique pour rêver des possibilités à l'échelle de la cour de récré.