manuscrit

Résidences

Publié par Antoine Thiollier

Journal du projet
Littérature Théâtre Philosophie

Dans le cadre de Création en Cours, j'ai expérimenté mes premières vraies résidences d'écriture. 

Dans mon parcours d'auteur, je n'ai jamais bénéficié d'un temps spécifiquement consacré à l'écriture. La bourse m'a permis de dégager deux grandes périodes pour ce faire et de me consacrer entièrement à cet exercice. Je ne prétends pas avoir écrit 24h sur 24h, 7 jours sur 7 pendant ces presque 20 jours cumulés mais le rapport au travail est très différent et très appréciable. J'ai passé beaucoup de temps à écrire dans mon cahier des brouillons de paragraphes, à travailler le style, les images par écrit, avant de les mettre en forme sur l'ordinateur. Certains passages restent au stade de brouillon et ne trouve finalement pas (encore?) leur place dans le récit. 

 

Sentant monter la rage, il tapait si fort du pied dans l'herbe que, l'écrasant sous la semelle de sa chaussure - d'ailleurs l'herbe était naturellement verte mais déjà bien sèche, une autre couleur remplissait petit à petit le carré de sol à ses pieds. (...) Et ses tâches dont nous parlons grandissant centimètre par centimètre, ces tâches étaient de l'ordre du marron – c'est-à-dire pourtant une couleur moyenne, qui ne dît rien, ne symbolisât rien. Et en sachant pas décrypter ce message, il ne se formulait rien. Il y voyait, lui, comme l'affirmation soudaine d'une force dans le médium du spectre.

C'est moi qui l'écris comme ça et bien longtemps après que ça ait lieu, moi qui termines en brouillant l'image. Mais cette phrase dont le sens m'échappe encore touche une chose bien certaine. (...) Je crois qu'on appelle ça "un événement". Et il ne dit rien qu'il ne dit pas. Il ne représente rien qu'il ne représente pas. Il intervient voilà.