Retour à l'école de La Source : Quatrième semaine

Retour à l'école de La Source : Quatrième semaine

Publié par Maëlle Reymond

Journal du projet

Semaine du 5 au 9 Mars 2018

Après un mois de recherches sur d’autres projets, me voilà de retour à l’école de la Source. De leur côté, enseignants et élèves ont continué à tisser des liens entre le projet et leurs activités. Certaines des productions des élèves (haïkus & dessins) sont visibles sur le site de l’école de la Source, Puylaurens

Atelier 4 : Cette semaine, nous avons cherché un chemin pour grandir.

A partir de n’importe quelle position au sol, à la vitesse où poussent les arbres, trouver son cheminement personnel pour arriver debout, les bras tendus vers le ciel. Dans cette expérience vécue chacun pour soi, on touche une autre temporalité et on se reconnecte à la toute première expérience vécue ensemble, celle de ne pas baisser les bras (cf. Article PREMIÈRE SEMAINE).

Quel est le rapport avec ma création ?

C’est le premier mouvement que j’ai choisi, celui du corps qui se construit dans une calligraphie – du bas vers le haut – comme un tracé de vie, qui fait aussi écho à l’architecture des arbres. Avec cette manière si particulière de se tendre vers le soleil, les branches se forment tordues et sinueuses dans un équilibre miraculeux. Ce qui m’anime, au delà de cette recherche d’équilibre périlleux, c’est cette idée de toujours chercher le soleil, qu’importe la situation, même lorsqu’elle est inconfortable. Cela pourrait se résumer à : dans cette difficulté qu’est grandir, quel choix on fait pour continuer d’avancer ?

A ce stade de la recherche, mon travail consiste maintenant à me plonger quotidiennement dans chacune des expériences que j’ai choisi : trouver un chemin pour grandir, ne pas baisser les bras, attraper l’insaisissable…

L’approfondissement de l’écriture et le lien entre ces expériences passent par là. Par l’altération, et la persévérance. En mettant à profit le temps, j’observe l’érosion de la forme, la transformation nécessaire et incontrôlable, que le corps trouve naturellement face à l’effort. Après 4 semaines de recherches, je commence seulement à creuser dans le travail fin de l’interprète qui incorpore, et laisse grandir en lui l’essence du propos.

Bien sûr, je fais des pauses entre. Ce qui me permet de faire des aller-retours entre le corps et l’écrit. Ce qui me permet aussi de prendre un temps de recherche plus calme sur le travail plastique des mouchoirs. J’ai posé un premier jet de scénographie en version réduite, dans la salle de classe que j’occupe, pour le laisser lui aussi en prise avec le temps, et constater au fil des jours quelle mini vie autonome il a.

Pour revenir sur le travail de transmission : 

Nous avons également éprouvé l’expérience inverse qui consiste à partir debout pour trouver le chemin vers le sol. Bien entendu, dans ce genre d’expérience on rencontre des difficultés, que nous avons essayé de repérer et de nommer explicitement.

En résumé, la difficulté réside dans le fait que la retenue du poids du corps nécessite constamment l’action des chaînes musculaires, et qu’à certain moment critique, la répartition de l’effort est tellement inégale, que certains groupes musculaires deviennent à eux seuls garants de l’équilibre.

Jeudi et vendredi avec la classe de CM2, nous avons profité de ces expériences pour que chacun d’entre eux trace dans son cahier d’art le chemin observé chez l’un de ses camarades. L’idée étant que cette trace puisse servir de base à un travail d’art plastique mené par leur enseignante.

Par la suite nous avons cherché à accentuer la torsion du corps en nous mettant consciemment dans des positions les plus rocambolesques possibles.

Suivant les propositions qui ont émergé lors de ces ateliers, j’ai identifié une piste de travail particulière pour chaque groupe.  J’ai envie la semaine prochaine de développer avec eux une performance autour de cette notion. L’idée étant que nous puissions la présenter lors de la restitution du 4 Mai.