Transmettre ce que l'on ne sait pas encore

L'un des plus grands défis de Création en Cours fût pour moi de transmettre ce qui n'existait pas encore, ce que moi-même j'étais encore en train de chercher.

Qu'il y a-t-il à apprendre et à enseigner d'une démarche créative, si ce n'est la puissance de l'incertain ?

Lors de chaque séjour à Millas, j'ai voulu partager avec les enfants l'importance d'essayer et de se rater en essayant. Le plaisir que l'on peut avoir à déborder le cadre, à oser être et faire autrement. Les résultats insoupçonnés et audacieux qui peuvent naître d'une recherche qui ignore sa fin.

J'ai essayé de leur apprendre qu'il n'y a pas un seul chemin ni nulle bonne manière de faire. Mais que tout est matière (aussi bien plastique qu'intellectuelle) à détourner, à questionner, à réinvestir. Qu'il suffit d'élargir le prisme qui cadre notre regard.

Comment faire pour ne pas être "bon élève", là où d'habitude l'on nous demande de l'être  ?Comment faire pour ne pas avoir le rôle de celle qui apporte les réponses aux élèves mais qui cherche à construire un savoir collectif né de nos incertitudes ? 

Ce sont des questions que je me suis posée lors de mon expérience à Millas, où l'oscillation créative se confrontait aux exigences du programme éducatif. 

J'ai voulu leur transmettre non pas un résultat final mais la puissance de l'acte créatif, les différents outils dont on peut se servir et leur montrer qu'eux aussi pouvaient y arriver