peinture de la rivière

Un décor d’exposition, de théâtre, de cinéma, ou tout cela à la fois

Publié par Charlène Dominguez

Journal du projet
Arts visuels Photographie Scénographie, Peinture

Nous avons maintenant assez d’éléments pour pouvoir entamer la construction du décor. Comme dans toute exposition, il y aura de la signalétique pour guider le public (panneaux, flèches, numéros…). Mais, pour nous, l’exposition est aussi quelque chose qui se raconte et qui se traverse! Et, peut-être, quelque chose qui sera filmé pour la restitution?

 

 

Faire couler la rivière jusqu’à trouver l’océan, creuser dans le sol jusqu’à la découverte archéologique

Au cours de notre histoire, deux endroits nous empêchent pour le moment de nous projeter de notre lieu d’exposition à notre environnement fictif:

  • la rivière qui nous mène jusqu’à l’océan ne coule pas dans le parc de la Micro-Folie
  • la tranchée archéologique ne peut pas être creusée dans le sol de la Micro-Folie

Alors nous allons les inventer, et les peindre, comme les décorateurs de théâtre le faisaient avant que de nouvelles technologies n’apparaissent sur scène pour créer des effets par la vidéo, la lumière, jusqu’à permettre même de ramener de l’eau carrément sur scène!

esquisses de rivière
esquisses préparatoires de chaque portion de rivière
la rivière coule
les enfants relient chaque portion de la rivière

Nous installons une immense bâche dans le préau, et les enfants du premier groupe, après avoir esquissé à quoi ressemblerait leur rivière, dessinent et peignent tous un morceau de cette rivière de 13m. Mais attention, il faut que chaque portion de la rivière se fonde l’une avec l’autre! Je leur apprend alors à faire des raccords: dégradés, pointillisme, motifs… et lorsque Albin décide de séparer la rivière en deux bras, le groupe se sépare en deux et continue à faire couler la rivière de chaque côté.

la tranchée se creuse
dessins de motifs archéologiques au bord de la tranchée

L’autre groupe s’attaque à la tranchée, avec un autre défi. Cette fois, la difficulté n’est pas la longueur de l’élément de décor, mais l’impression de profondeur qu’il doit donner. Là aussi, la manière de peindre est importante. Nous reprenons l’exemple de JR et ses lais de papiers pour donner l’impression que la Pyramide du Louvre s’enfonce sous terre. Les nuances de gris, de plus en plus sombres au fur-et-à-mesure que l’on s’enfonce dans le sol, nous inspirent. Là aussi, nous travaillons les dégradés, les reliefs, les motifs, avec différents outils, allant du pinceau à l’éponge, en passant par le rouleau, pour finir par dessiner les détails au posca.

Guider le visiteur

Par groupe de deux, les enfants dessinent ensuite les éléments de signalétique qui guideront le public. Chacun de ces panneaux doit être à la fois lisible, d’une forme facilement identifiable et donnant des informations visuelles sur le lieu dans lequel on se situe. La forêt, par exemple, évoque un arbre feuillu, et le vert permet de reconnaître le symbole au premier coup d’œil.

Certains groupes ont du mal à sortir de la forme rectangulaire de la planche de bois que je leur ai distribuée: nous évoquons alors des exemples de panneaux familiers (signalétique routière, enseignes de magasins…). Le groupe de Camille, Jordan et Luna, marqué par la technique du dégradé apprise l’autre jour, a envie de la décliner dans toutes les couleurs pour la pancarte de la chambre. A la fin, aucune forme ne se ressemble, mais la cohérence se trouve dans la technique utilisée pour dessiner les lettres, avec du scotch pour garder la forme en bois brut. Les enfants reproduiront donc aussi cette technique pour dessiner le numéro de leur objet, afin de garder la même identité graphique pour ne pas perdre le visiteur dans un flot d’informations.