Tout au long de ces interventions avec les enfants, j’ai travaillé en parallèle le développement d’une collection personnelle que je leur ai fait partager.
L’enjeu de traduire un processus créatif (pour le moins plutôt abstrait) à la portée des enfants a été un réel défis. Construire des vêtements et des accessoires uniquement à partir du corps et sans model pré-établi n’était pas une évidence.
Ce qui m’a le plus impressionnée chez eux a été le rapport à leur idée « d’être » et de « devenir » par le costume. Comment le dire… Pour la plupart, ils ne se sont pas vraiment observés quand ils étaient en train de créer et ont pourtant réussi à façonner des formes intéressantes par l’idée qu’il pouvait incarner un personnage sans un rapport direct à l’esthétique de l’objet créé.
Je pense qu’à l’issue de ce travail accompli, il ont appris à observer, à faire confiance à leur intuition. Il est devenu plus naturel de manipuler les matières et de dépasser « l’objet décoratif » pour aller vers « l’objet organique ».
« Madame, est-ce que nous aussi à un moment on mettra des barres de fer dans les vêtements pour les faire bouger ? »
Haha ! ;)
C’est sur ces derniers jours que je les ai vraiment vu s’approprier les costumes avec le désir de les actionner et de les envisager dans leur potentiel scénique.
