Bazin c’est avant tout l’histoire d’une rencontre entre deux corps et une chimère de tissu. L’objectif est de dématérialiser le tissu pour le transcender comme une poésie universelle, dans un jeu d’ombres et de lumière passant en un clin d’œil du grotesque au sublime ; se forme et se déforme tantôt un monstre, tantôt un nuage qui capture, attrape, avale, accouche et engloutit des corps, devenant personnage principal d’une histoire dont chacun devient le narrateur. WAX A l’origine une réflexion sur mon travail, toujours la même, formulée de milles et une manière, la recherche systématique de la « tradition africaine », de la « danse noire », de la revendication de mon « africanité ». Jusqu’à présent dans mon travail, j’avais toujours préféré et distingué le poétique du politique, pensant peut être naïvement que cela me protègerait de certains débats. M’est alors revenu en mémoire La Caverne de Platon. Une des leçons du mythe est que s’émanciper n’est pas chose facile. L’homme, prisonnier enchainé, ne distingue que des ombres sur la paroi de la caverne, prenant pour acquis que le monde est cette image projetée. Les phénomènes sont des apparences et partant on n’y voit qu’une simple surface.
Bazin, Wax D'une texture à l'autre: Performance, Danse, Vidéo, Photo Bazin Bazin c’est avant tout l’histoire d’une rencontre entre deux corps et une chimère de tissu. L’objectif est de dématérialiser le tissu pour le transcender comme une poésie universelle, dans un jeu d’ombres et de lumière passant en un clin d’œil du grotesque au sublime ; se forme et se déforme tantôt un monstre, tantôt un nuage qui capture, attrape, avale, accouche et engloutit des corps, devenant personnage principal d’une histoire dont chacun devient le narrateur. WAX Dès lors la scénographie de la pièce apparait comme une évidence, une scène recouverte de wax, le fond de la scène et le sol habillés d’une seule toile. Voici le point de départ de notre histoire, une image forte, belle et envoutante… la paroi de notre caverne. Perchés sur des balançoires deux danseurs, les yeux bandés. Jusqu’ici tout va bien, un chorégraphe africain, un tissu wax, c’est beau, c’est convenu, il n’y a pas de danger, l’illusion est parfaite le spectacle peut commencer. A peine installé le spectateur est déjà partie prenante de l’histoire, le spectateur est l’homme enchainé. La pièce s’adresse à son intelligence, à sa capacité d’éveil. Au fur et à mesure de la pièce, il pourra se libérer des préjugés aveuglants, liés à notre conception de l’art et de la culpabilité incitant à renoncer à l’idée d’unité du genre humain au prétexte fallacieux que le brassage des cultures et les échanges nuisent de manière irrémédiable à la diversité du monde. En effet, la pièce est construite sous la forme d’un dialogue à plusieurs échelles. C’est d’abord un dialogue entre deux personnages. Au départ les danseurs aveugles sont enfermés dans leur sphère individuelle, pantomimes grotesques réalisant sans s’en apercevoir la même idée de l’homme. Ils sont hors sol. Puis intervient la prise de conscience de l’altérité, la recherche d’un idéal au-delà de ce qui est simplement donné à voir, c’est la descente. La danse devient langage, elle est support du dialogue entre nos deux personnages, mais également avec le spectateur. On change d’univers. Le langage n’est pas immatériel, il est corps. Un corps subtil, mais il est corps, il invite à l’émancipation. Ce sont des tentatives, mais le chorégraphe ne nous livre aucune vérité, ses personnages sont lancés dans une quête, débarrassés de leurs chaînes, de leurs illusions, du doux confort de leurs préjugés, ils avancent dans le chaos et le spectateur les accompagne. Libérés des certitudes, nous voici dans l’univers du doute. La danse se fait plus sombre, une violence sourde se propage. … est une pièce qui se joue des codes de nos sociétés contemporaines, qui interroge le rôle de spectateur perpétuel dans lequel l’occident enferme peu à peu les individus, la société des témoins. Elle questionne la mise en scène de soi jusqu’à l’absurde, jusqu’au point où la communication aseptisée vient remplacer le dialogue, la négation du corps découpé en morceaux choisis pour être exposé. La mise en scène peut mettre le spectateur dans l’œil d’un photographe, l’installation du wax faisant clairement référence à un studio photo.
Maine-et-Loire
Par le(s) artiste(s)
Par les participants