BORDERLAND est un spectacle théâtral pour tous, dès 6 ans. Né d'un questionnement actuel sur le monde et la notion de « frontière », BORDERLAND dévoile une expérience commune et sensible entre équipe artistique, équipe pédagogique et élèves. Les enfants seront le socle de la création artistique et nourriront le travail de recherche des comédiens-metteurs en scène. Grâce à eux – leur vision du monde, leurs interrogations – BORDERLAND met en jeu le geste artistique pour devenir objet de fiction souriant et questionnant. Entre les temps de transmission et ceux de création le final offrira une « Journée Portes Ouvertes » à l'école dans laquelle le spectacle sera présenté, et où les enfants-ambassadeurs auront le plaisir et la responsabilité de dévoiler le fruit d'une belle aventure en exposant leurs créations plastiques, théâtrales, scénographiques... Une journée de partage : témoin de l'année.
BORDERLAND*(n.m) : {bɔʁdɛʁlɑ̃} Borderland se situe à l’endroit même de la frontière : ni d’un côté, ni de l’autre. L’entre-deux du seuil ; l’espace de la ligne ou du point, visible ou invisible. Le non-lieu - parfois mouvant - qui sépare et définit. Un aéroport, un centre de détention, le trait sur la carte, un camp de migrants, minuit, la largeur d’un panneau entre deux pays, un mur, la peau… A un âge aussi fragile que muable, à cet instant de vie transitionnel, la question de la frontière touche nécessairement la jeunesse, en quête d’identité. De près, de loin et surtout sans filtre – à l’heure d’internet et de la mondialisation - ces futurs citoyens, en cours de consolidation - sont directement atteints par cet enjeu. En les invitant à s’interroger sur la question nous ouvrons BORDERLAND à l’intérieur de l’établissement scolaire : un espace symbolique, un lieu-frontière, une zone de rencontre possible pour faire naître, à la manière d’une secousse sismique provoquée par la friction de plaques tectoniques : une création théâtrale. Ce nom ludique et plein de promesse évoque un parc d’attraction, un monde imaginaire. Et pourtant, l’établissement scolaire est un BORDERLAND possible. Au même titre que la frontière, c’est dans cet espace d’échange-commun que se croisent au quotidien les acteurs du monde de demain. En réunissant l’ensemble des ADN d’une école (élèves, professeurs, personnel…), les savoirs et les histoires de chacun, on reformerait certainement la carte du monde dans sa globalité. REVALORISER LA NOTION DE "FRONTIERE(S)" Alors que la circulation des biens et des personnes est synonyme de progrès et de modernité - dans de larges zones où les frontières intérieures sont ouvertes - certains pays créent des murs et bâtissent des barrières pour limiter, contraindre, empêcher leur traversée et réaffirmer leur souveraineté avec violence. Au grand rêve collectif d’un monde sans délimitation, où chacun pourrait librement évoluer, s’oppose un contrôle militaire rigoureux - de ces zones qui, par définition, sont déjà fragiles et instables. La fermeture gagne du terrain sur l’ouverture, la liberté s’effrite devant le contrôle. Ce seuil, zone de passage, se transforme alors en un lieu d’exclusion et de conflit comme le montre, par exemple, l’actualité des migrants en Europe et en Méditerranée. Aujourd’hui, plus que tout, il est grand temps de réhabiliter positivement la notion de "frontière(s)" ; la penser - dès le plus jeune âge - pour l’apprivoiser. Inhérente et nécessaire à toutes les civilisations, la frontière est présente à chaque instant de nos existences. Cette notion migre même vers la géographie des cœurs et des corps et ne se limite pas seulement à des lignes géographiques plus ou moins précises dans l’espace-monde. Il s’agit de repartir du principe que la frontière n’a pas seulement un sens négatif, mais aussi un sens positif. Il faut apprendre à évoluer en sa présence. Un monde sans frontières serait un désert homogène et lisse sur lequel vivrait une humanité nomade, faite d’individus identiques et sans différence. Dans ce projet, la frontière est le propos-même et en prendra son apparence. Fond et forme ainsi confondus mettront à l’épreuve et en expérience la notion de "frontière(s)" sous tous ses aspects. DISTINGUER LES MURS ET LES FRONTIERES Il y a des multitudes de frontières possibles. Des frontières sans mur, des murs sans frontières. La frontière sépare et établit le lien. Quelles formes prend-elle ? Quelle est la place de la frontière dans un monde où tout circule rapidement ? Pourquoi continuons-nous à construire des murs ? En impliquant les enfants dans la dramaturgie de la création théâtrale en cours, faisant d’eux des ambassadeurs du projet. Ces futurs citoyens et spectateurs aguerries traverseront la question en compagnie d’artistes et de leur entourage, la touchant du doigt de manière pluridisciplinaire. Ensemble (artistes, professeurs, élèves…) dans ces BORDERLAND - espaces dont nous parlerons, que nous construirons et expérimenterons sous toutes leurs coutures. Nous apprendrons à apprivoiser cette notion chacun à notre hauteur. Pour que la reconnaissance et l’acceptation mutuelle puissent avoir lieu, comme sur un vrai seuil, le projet, à cet endroit précis, tente d’apporter un équilibre. Faire tomber les murs parce qu’ils sont des moyens souvent inefficaces et qu’ils ne résolvent rien. En étant capable de distinguer les murs des frontières – car on ne saurait mettre ces deux notions sur le même plan et faire de toutes les frontières des murs. En combattant l’idée de fermeture et en questionnant ces pistes-là, la frontière retrouvera ses propriétés révélant un monde de différences coexistantes et de diversités florissantes. Vision dont la jeunesse doit s’emparer pour aborder le monde dans lequel elle évolue. DEMAIN NOUS FUIRONS VERS BORDERLAND: UN BINÔME DE METTEUR EN SCÈNE AU SERVICE DES ENFANTS Au cours des spectacles jeunes publics que nous avons créées puis joués, il a toujours été convenu et nécessaire d’ouvrir des temps de rencontres sous diverses formes (matériautèque, bords de scène…). Par ailleurs très impliqués dans la transmission et la pédagogie, nous menons chacun des ateliers auprès des enfants et des adolescents. Certains étaient à destination de public spécifique (IME, primo-arrivants, classe ULISS,…). Nous sommes confortés dans l’idée que la jeunesse est la voix que nous devons écouter et le prisme par lequel nous devons regarder de nouveau pour (re)questionner le monde actuel. Pour cela, il est important de leur offrir des œuvres artistiques afin de nourrir leur imaginaire et leur réflexion. D’autre part, il est évident dans notre démarche artistique actuelle, que les enfants deviennent acteurs et créateurs d’un projet les impliquant à penser ce monde et le questionner par le geste artistique. BORDERLAND : UNE CREATION EN COURS Cette création cherche à travailler et travaille à chercher en lien étroit avec les élèves et les individus qui constitueront son élaboration. Le rendu du projet sera l’écriture et la représentation d’un spectacle de théâtre d’une heure dix à destination de tous dès 6 ans. Présenté au cœur d'une grande Journée Portes Ouvertes, tous réunis par les enfants-ambassadeurs, qui nous accueilleront et ponctueront le moment avec leurs interventions théâtrales et leurs productions plastiques, précédemment présentées à toute l'école après un long cheminement. La fable du spectacle sera construite à partir de montage de texte de plusieurs supports textuels d’auteurs reconnus, de textes écrits par les enfants, ainsi que les propositions et les rendus des exercices et réflexions mises à jour dans un "borderbook" - livre collectif - élaboré lors des temps de création à l’école. L'histoire du spectacle est donc tout à fait dépendante de la rencontre avec les élèves. Elle se déroule nécessairement dans un ou plusieurs BORDERLAND. Les deux-comédiens metteurs en scène - qui ont été accompagnés par l'ensemble des acteurs de l'école et soutenus par le travail d'une photographe et d'un vidéaste- tenteront d'aborder dans un texte simple et pertinent, avec humour et profondeur la question de la frontière - et donc de l’autre. Un plateau nu avec plusieurs matériaux du quotidien comme du scotch, de la craie, du gaffeur, de la corde, de la drisse afin de rendre mouvant les espaces de jeu. Le tout sera soutenu par la présence d'un vidéoprojecteur qui construira l'espace et définira des couleurs. Il diffusera les témoignages et autres propositions filmées par ou avec les enfants durant les temps de transmission. Il s’agit d’un spectacle mobile avec une scénographie légère, autonome et adaptable.
Ardennes
Par le(s) artiste(s)
Par les participants