Codex Lumen : le village parallèle" est un projet de spectacle de vidéomapping participatif au sein d’un village. À travers différents ateliers créatifs, j’aimerais construire ce spectacle, petit à petit, en impliquant les enfants. Ils me conteront les histoires de leur village et c’est à partir de cette exploration que nous allons créer ensemble par le biais du dessin d’imagination et de la technique de l’animation en volume toute une histoire imaginaire qui viendra, le temps d’une soirée, illuminer une sculpture inspirée des monts du Pilat.
Après une introduction aux spectacles de lumière par la technique du vidéomapping, nous sortirons de l’école pour nous promener dans le village afin de repérer une façade intéressante à illuminer. Nous pourrons alors partager les histoires du village et les mythes qui sont restés dans les mémoires. Dans la salle dédiée, j’installerais un tableau pour répertorier les éléments des histoires qui me seront racontées. Peut-être qu’éventuellement, les enfants feront un travail de recherches au préalable avec l’équipe pédagogique.
Ensuite, nous allons analyser ces histoires, répertorier les lieux sur une carte, les types de personnages que l’on trouve, les actions, ce qui paraît plausible et ce qui semble totalement saugrenu. C’est à partir de ce travail qu’ils vont inventer un village rêvé, un village imaginaire, un village parallèle qui sera le décor de leur spectacle de lumière, une fois que la nuit sera tombée.
Dans ce village inventé, ils vont recréer une légende à partir des histoires que l’on aura pu récolter auprès d’eux. Nous allons faire un inventaire des lieux, des personnages et des actions de l’histoire. Nous écrirons ces éléments sur des petits papiers. Chaque enfant va tirer au sort ce qu’il devra imaginer.
En peinture, en dessin et en papier découpé, ils vont librement créer les décors, le ciel, les maisons, les habitants, les personnages fantastiques, les animaux, la végétation...
Ensuite, ils vont construire ces éléments en pièces détachées pour pouvoir les animer dans la technique de l’animation en volume (“stop-motion”). J’installerais 2 postes d’animation et pendant que certains animeront, d’autres prépareront les images.
Une fois que j’aurais récupéré tous les éléments fixes et animés, je vais faire un montage de l’ensemble et construire le spectacle de vidéoprojection sur la façade.
Avec un technicien, je vais faire l’installation technique pour le spectacle de lumière. Nous organiserons une petite fête avec une exposition des éléments du film que les enfants auront produit. Une fois que le soleil se couchera, tout le monde pourra assister au spectacle.
Le spectacle de lumière amène une ambiance particulière dans le lieu où il s’inscrit. À la tombée de la nuit, il éveille les imaginaires et un sentiment de magie émane des images qui s’animent sur la sculpture vidéoprojetée. Il transforme le lieu, le temps du spectacle, et le place dans le monde de l’imaginaire. En créant des spectacles de lumières, j’ai remarqué que les enfants y étaient particulièrement sensibles. Je suis toujours curieuse de voir comment ils vont réagir à mes spectacles. Je les vois jouer autour, s’inventer des histoires ensemble et créer des interactions avec les ombres et les lumières qu’ils créent en se plaçant devant les vidéoprojecteurs.
Avec ce projet, je souhaite impliquer activement les enfants dans le contenu d’un spectacle. Ils pourront être fiers de voir leurs dessins animés dans un spectacle Son & Lumière. J’aimerais aussi encourager les enfants à porter un regard différent sur l’endroit où ils vivent, à y trouver les richesses, à en connaître les histoires et les mythes dont tous les lieux sont riches. J’aimerais aussi leur faire découvrir la construction narrative en éveillant leur attention sur ce qui constitue une histoire, comment elle s’articule, quelles sont les actions, les enseignements, quels personnages sont en jeu.
Lorsque je crée un spectacle de lumière, il est pour moi primordial de chercher ce que l’histoire nous raconte sur ce lieu. J’y cherche les mythes et les symboles auxquels il a pu être attaché. Souvent, il en découle une richesse incroyable de savoir et l’on finit par porter un autre regard sur le lieu étudié.
Par le(s) artiste(s)