En-quête d’image

Présentation de l’artiste

Née en1984 à Paris, mes installations et mes livres proposent et superposent  photographie, vidéos, archives et objets. J’ai étudié à Paris à l’École Nationale des Arts Décoratifs (diplômée en 2009) ou je me suis spécialisée en image imprimée et édition puis j’ai  poursuivi mes études à l’École de la Photographie d’Arles (diplômée en 2012). à la même période je commence à publier des livres avec les Éditions Filigranes et l’auteur Jean-Yves Jouannais (Teufelsberg, 2010). Mon travail photographique est une exploration spéculative de possibilités données par les lieux. En révélant les possibles strates d’un espace, je donne à voir les phénomènes d’apparition et de disparition de l’Histoire. Mes recherches tournent autour de territoires en transition ou disparus, d’espace de ruines ou disqualifiées. Il en découle des installations et des livres ou l’image d’archive est elle même utilisée comme une ruine de l’image, un témoin amené à disparaitre. Le mélange des registres d’image crée un monde à la croisée de ce qu’on perçoit de la réalité et de ce qu’on imagine de la fiction. Le paysage y incarne une base du réel utilisée pour se rapprocher d’une image mentale.

« Il y a dans le travail de Marie Sommer (née en 1984) un intérêt persistant pour la relecture de l’Histoire. C’est dans le contexte d’un tel regard rétrospectif que l’on trouve des thèmes corrélatifs et récurrents comme l’idée de ruine, l’intérêt pour des architectures et des territoires à la limite de l’oubli, des événements, des vestiges et des spectres du passé. Dans un certain sens, on peut dire que son travail est motivé par l’impulsion à vouloir gérer la distance dialectique entre l’expérience concrète du présent et l’expérience de ce qui est imaginé, autrement dit, de ce qui dans le passé persiste sur le mode de l’imaginaire.»  Sergio Mah, 2016

Proposition de résidence

Depuis quelques mois, je suis en résidence au CPIF à Pontault-Combault, et c’est cette résidence qui m’a conduit à m’interroger sur la zone périurbaine et à vouloir y développer un projet. En effet mon travail en cours est une recherche autour de la retranscription de territoires et de leurs frontières dans l’espace du livre et dans l’epace d’exposition, avec l’utilisation d’images d’archives notamment. Je souhaite continuer le travail que je developpe au CPIF dans le cadre de Creation en Cours en réalisant un atelier de découverte et de retranscription photographique d’un territoire spécifique proche d’une école ou d’un collège situé dans une zone périurbaine. La finalité de la résidence est l’élaboration, avec les élèves, d’une installation d’exposition et la réalisation d’un livre. Il s’agit de développer un atelier ou nous iront à la découverte en enquête sur un territoire qui nous entoure, nous nous l’approprieront par l’image et le geste et le restituerons dans une écriture artistique singulière. Dans le cadre de ma résidence cette approche d’un territoire par la documentation photographique sera ludique car il s’agira de développer un livre d’images comme un jeu d’enquête sur le lieu. Notre recherche sera développée autour d’un lieu à l’histoire et aux caractéristiques géographiques ou architecturales particulières et les élèves investiront le territoire tant par la documentation photographique que par des performances physiques d’expérimentation de l’espace.

L’enseignement est un prolongement de mon travail artistique et c’est un processus d’échange qui me permet de transmettre mon savoir, d’amener les élèves au processus de création, et de remettre en question ma propre vision. Amener à maturation les propositions des élèves est un défi dynamique et riche qui éclaire et renouvelle mon propre regard face à ma création et au monde qui m’entoure. Depuis mes études à l’école Nationale Supérieure des Arts décoratifs à Paris, puis à l’école Nationale Supérieure de la photographie d’Arles, je me suis toujours intéressée au territoire et au paysage et à sa transcription au travers de l’image, de l’espace du livre et de l’installation. Mon intérêt porte sur l’écriture de cette transcription par le processus créatif de passation de l’expérience à sa retranscription. C’est la traversée du territoire et l’expérimentation du terrain, mis en jeu par la photographie, que j’aimerai transmettre aux élèves qui participent à la résidence. Depuis 2013 et un premier workshop à l’école Nationale Supérieur des Beaux Arts de Toulouse, je donne régulièrement des ateliers qui invitent les participants à se déplacer dans un territoire spécifique avec un appareil photographique afin de retranscrire celui ci dans l’espace du livre ou dans l’espace d’exposition.

Il s’agira lors de ma résidence de faire découvrir aux élèves l’attention que l’on peut porter à cerner et décrire un lieu par l’image, et leur montrer la multiplicité des propositions et types d’images que permet le médium photographique. Ainsi outre les photographies de paysages et d’architecture, nous ferons des portraits et réaliserons de petites performances impliquant le corps et la mise en scène dans l’espace, ces performances étant photographiées. Il s’agira ainsi de donner aux élèves quelques bases techniques en photographie tout en les amenant à développer une écriture artistique personnelle. La résidence propose aussi de développer un sens critique vis à vis de la photographie et des images en général au travers des séances de choix d’édition d’image. Tout au long de la résidence seront montrées des références photographiques, vidéos, artistiques, cinématographiques et de performance dans l’espace se référant à la captation des spécificités d’un territoire. L’intérêt sera porté sur la retranscription d’un lieu, au corps et sa mise en scène dans l’espace, ainsi qu’à l’enquête et le jeu d’images développé dans l’espace du livre. Au travers d’interventions et de petites performances dans l’espace d’investigation avec l’aide du professeur d’éducation physique j’amènerai aussi les élèves à s’interroger sur l’implication du corps et de sa mise en espace. Ces petites performances dans le territoire seront documentées par la photographie. Le livre sera ici envisagé comme un objet de jeu, il sera l’objet de notre restitution finale. En sensibiliant les participants à l’image, et à sa mise en page, nous decouvrirons ensemble qu’offre cet espace à ouvrir qu’est le livre. L’aspect ludique sera aussi de developper le livre comme un jeu de piste, une enquête.

Choix du département, visites de lieux culturels et partenariats institutionnels

- Seine et Marne (77) - Partenariat avec le CPIF à Pontault-Combault
Je souhaite développer mon projet dans le département de la Seine et Marne (77) ou je suis actuellement en résidence au CPIF, Centre Photographique d’île de France situé à Pontault-Combault, résidence qui se poursuit en 2017. Je souhaiterais intervenir dans une classe de Pontault-Combault ou bien dans un périmètre proche afin d’intervenir dans le territoire ou je développe mon travail artistique. Ce partenariat me permettra de présenter aux élèves cette structure et les professionnels de la culture qui y sont rattachés. Les élèves pourront ainsi découvrir les œuvres exposées lors de visite guidée de l’exposition en cours, voir mon travail de résidente et voir le travail des autres résidents et comprendre ainsi le fonctionnement d’une institution culturelle. Les élèves pourront participer à l’atelier Coulisses «Si j’étais commissaire d’exposition» qui propose de penser une exposition de A à Z, et d’en réaliser la maquette. A partir d’un corpus de photographies contemporaines, les participants sont invités à déterminer une sélection d’œuvres cohérentes, et à penser leur présentation au public dans les salles d’exposition du Centre Photographique d’Île-de-France. Nous profiterons de ce partenariat pour presneter notre projet aux acteurs et résponsables du centre afin d’avoir leur critique vis à vis du travail que nosu developpons pendant la résidence. En outre un partenariat avec le CPIF nous permettra un prêt de matériel (notamment les bottiers d’appareil photo numériques), ainsi que des ressources comme les livres avec notamment les nombreux livres rares de travaux photographiques spécifiquement développés en Seine et Marne qui pourront nous intéresser pour notre projet. Dans la même volonté de partenariat, j’envisage d’amener les élèves au Frac Île de France au Château de Rentilly, situé lui aussi en Seine et Marne afin de leur proposer un parcours culturel, une visite, et de la même manière une rencontre avec les acteurs culturels du Frac avec la présentation de notre projet. 

- Yvelines (78) - Partenariat avec le CNEAI - Chatou
Un autre département possible est celui des Yvelines, ou j’aurais à cœur ici d’emmener les élèves dans le parc de ruines du désert de Retz. Cet espace pourrait être mis en rapport avec un autre espace de ruines plus contemporain dans les Yvelines et ainsi amener les élèves à s’interroger sur l’esthétique de la ruine passée et présente ainsi que se projeter dans des problématiques architecturales. Si la résidence se développe dans les Yvelines, j’amènerai le groupe visiter les collections de livres et d’imprimés du CNEAI,avec qui j’envisage un partenariat, pour amener les élèves à se documenter sur le livre et ses différents aspects dans le champs artistique. 

Médiathèque

Un partenariat avec la médiathèque de la ville de l’école ou du collège est dans chaque cas envisagé afin d’amener les élèves à des recherches de documents et de sources sur notre lieu d’investigation.

Le partenariat institutionnel est important à mes yeux en termes de ressources matérielles et notamment en terme d’appareils de prise de vue (CPIF) et de livres (Médiathèque et CPIF), mais aussi pour que les élèves découvrent à la fois les expositions par la médiation afin de penser eux même une possibilité d’une future médiation de l’œuvre que nous aurons réalisé pendant la résidence.