« Zonoirs » dont le titre est volontairement empreint de second degré, propose de questionner notre environnement quotidien, en amenant du rêve, de l'humour voir même de l'utopie dans les rues. Le projet, participatif, se propose de construire avec les élèves un ensemble de sculptures praticables à installer dans l’espace public, les « Zonoirs », qui inciteraient à la rêverie, à la flânerie, à l'observation et à la promenade sans but.
Selon le dictionnaire, « Zonner » signifie « errer dans les rues, se promener sans rien faire, perdre son temps », Ce terme véhicule indéniablement une connotation péjorative.
Devrions nous alors considérer que « se promener sans rien faire » est une action sans intérêt ? Que marcher sans but est complètement vide de sens ? Que s’asseoir et regarder autour de soi n'est ni plus ni moins qu'une perte de temps ?
Il y a en effet une perception générale assez négative de ce type de comportements qui ne poursuivent pas un objectif concret et qui par conséquent paraissent contre-productifs.
Néanmoins, on observe aussi actuellement un regain d'intérêt pour l'espace public et pour le fait que les habitants d'une ville, d'un quartier se le réapproprient. (Nombreux sont par exemple les appels à projets artistiques allant dans ce sens).
C'est à partir de ces observations que s'articule mon projet de recherche « Zonoirs » dont le titre est volontairement empreint de second degré.
Il s'agirait d'envisager l'espace public non comme un lieu de passage à emprunter nécessairement pour aller d'un point A à un point B mais comme un lieu de vie à part entière.
Un lieu de vie à construire, à expérimenter : un espace évolutif.
Un espace qui permettrait plus largement de se réapproprier son temps, de choisir ce que l'on en fait et d'assumer que ce ne soit pas productif.
Ce travaille propose de questionner notre environnement quotidien en amenant du rêve, de l'humour voir même de l'utopie dans les rues.
Le projet pourrait aboutir à une ensemble de sculptures praticables (les « Zonoirs » donc) qui, inciteraient au zonage. C'est à dire à la rêverie, à la flânerie, à l'observation et à la promenade sans but.
La mise en œuvre de ce projet implique d'abord son inscription dans un territoire singulier avec ses problématiques et ses particularités spatiales (ville, territoire rural ou péri-urbain...). En effet, les « Zonoirs » ne répondront certainement pas au même désir de zonage selon si on se trouve dans une métropole ou dans un village de campagne...
Ensuite, il s'agit de rencontrer les habitants, d'échanger avec eux sur la manière dont ils vivent leur territoire et ce que représente pour eux cette idée de flânerie.
Ces témoignages et discussions me permettraient d'enrichir le propos et et de l'adapter aux lieux.
En ce qui concerne la mise en forme concrète du projet, « les Zonoirs » se présenteraient comme des sculptures ou installations praticables incitant les promeneurs à prendre leur temps, à flâner, à observer... Ils pourraient être une sorte de mobilier urbain détourné à des fins artistiques.
Évidemment, ce qui est décrit ici est le point de départ de ma réflexion et le projet est amené à évoluer en fonction des observations, des échanges et du territoire lui-même.
Je pense que ce projet peut être développé dans un résidence comme « Création en cours », car se programme s'inscrit à échelle départementale dans des lieux de vie qui seront définis par l'établissement scolaire partenaire.
De plus, la mise en relation avec un publique scolaire est déjà un contact de taille avec les habitants d'un quartier que sont les enfants. Ils pourront réfléchir avec moi sur ce thème que je pense accessible pour eux et qui les concerne directement. Nous pourrions aussi envisager la création d'un « Zonoir » Participatif où ils contribueraient non seulement à la réalisation mais aussi à la conception. C'est à dire qu'en parallèle de mes recherches, je pourrai mener avec eux des ateliers de création valorisant leur connaissance et leur perception de l'environnement ainsi que la manière dont ils le rêvent.
Par le(s) artiste(s)