© Andrea Oliveira
© Andrea Oliveira

Collecte et clique

Découvrez les lauréat·e·s de l'appel à participation photographique #ConfieTonConfinement !

Félicitations à Agathe Clanet, Andrea Oliveira, Assia Bouguerra, Margaux Stypak et Rayanne Megani artistes sélectionné·e·s suite à l'appel à participation photographique Collecte et clique — Confie ton confinement !

Les cinq lauréat·e·s recevront des appareils photos et seront invité·e·s à deux ateliers de photographie et de montage d’exposition avec l’artiste Aristide Barraud, en vue d’une exposition à l'occasion de l’Été des Ateliers, en juin-août 2021.

© Agathe Clanet

Premier prix : Agathe Clanet

En France, à Paris, dans le 20ème, un appartement, une tente d’enfant, un refuge…

Le pouvoir de l’imaginaire de l’enfance comme refuge choisi à cet enfermement imposé.

Confinée, mais réfugiée, à l'abri.

 
© Margaux Stypak

Margaux Stypak

Dans l’Oiseau Bleu, les animaux refusent que nous trouvions l’essentiel des secrets de la nature car nous pouvons la faire mourir, l’homme a mis dans son sac le jardin de la beauté.

© Andrea Oliveira

Andrea Oliveira

Dans ma fenêtre le temps passe, les saisons bougent et moi je reste.

A mesure que les rayons de soleil printaniers s'estompent, je sombre. Je sombre dans la moisissure que l'humidité à peinte l'année durant. Je sombre dans les objets qui s'entassent, j'ai même rencontré Horace. Je sombre chaque jour quand je regarde dehors sans entendre aucun bruit. Je sombre chaque jour quand les perceuses, tondeuses, souffleuses, les cris, les cracs, les wouaf, résonnent tant que je n'entends plus le silence dans ma tête.

Je sombre dans l'absence à mes cours en ligne, avec la fac j'ai pris mes distances. Même quand je suis devant l'ordi, "j'suis hors-ligne, mais j'suis connecté".

Cette fenêtre, c'est le symbole d'une grande partie de mon confinement.

C'est dedans que mon regard se pose quand il est vide. C'est une échappatoire quand je me défile de mes responsabilités.

J'y vois la grue, les ouvriers, le béton, le soleil, la pluie et les nuages qui défilent. 

Pendant ce confinement, dans ma fenêtre, il y a tellement de choses que le temps fit danser.

Tout sauf un coup d'pouce écolier, sanitaire, environnemental ou financier.

En face les arbres sont tombés et le bâtiment pousse.

La terre s'étouffe, les humains toussent. Et moi je reste, devant ma fenêtre, sans savoir quel jour s'écoule.

© Assia Bouguerra

Assia Bouguerra

Les uns sur les autres jusqu’à en avoir marre de se côtoyer soi-même askip. À cette époque, le pyjama était le meilleur outfit of the day. Entre vide et manque d'espace j'sais plus j'sais plus.

© Rayanne Megani

Prix spécial du jury : Rayanne Megani

Les rues sont vides, même le vent et la police s'ennuient. Qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, certains continuent leurs pleures pendant que d'autres essayent de construire un avenir meilleur.

 
  • Contributions préséléctionnées
© Eve Delorme

Eve Delorme

Je pensais aimer la solitude, être seule, profiter d’un moment de répit mais après avoir vécu deux confinements je me rends compte qu’en réalité je n’avais jamais su ce que cela signifiait d’être seule. Vivant chez mes parents avec mes deux sœurs, je n’avais jamais ressenti ou bien même compris ce qu’était la solitude.

Je considérais qu’il s’agissait de quelque chose de physique : de concrètement être seule. J’avais décidé de faire le confinement dans un petit village en Normandie pour pouvoir profiter de la nature et me couper du vacarme de Paris. Mais au bout d’un moment, le vacarme m’a manqué. Le bruit incessant de la ville, les gens, les visages masqués, mes ami.e.s, tout ça me manquait. Ce n’est pas l’enfermement qui m’a pesé mais l’inaction, la routine, le fait de ne rien avoir à raconter à la fin de la journée, à tel point que je n’ai plus que des souvenirs flous. Je sortais tous les soirs pour voir le coucher du soleil mais je n’avais personne avec qui partager ces moments. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que cette photo représentait totalement mon confinement, le sentiment d’être seule face au vide et à mes pensées.

© Coline Condat

Coline Condat

La solitude, c'était une boîte,

boîte capturée dans la boîte

d'esprits à la frontière de l'implosion, 

enfermés dans des corps désireux de se mouvoir,

circonscrits dans d'intimes territoires 

éclairés de soleils électriques...

© Assia Labbas

Assia Labbas

Loneliness is underrated.

© Hanane Mahi

Hanane Mahi

Les travaux prennent place dans le paysage comme une masse destructrice, pourtant elle est là pour un renouveau. L’espace se ferme et la lumière se fait rare, mais c’est le prix à payer pour le renouveau.

© Nathalie Hubert

Nathalie Hubert

D’un confinement à l’autre, je rêve d’exil et d’un ailleurs plus doux. Ma vue se brouille, et mon esprit aussi, à quand la fin ?

 

© Claire Barrato

Claire Baratto

Confinés, ralentis, à l’arrêt :

le monde...  saturé, asphyxié, dépassé.

Dois-je craindre le futur et regretter le passé,

Ou le présent choisir de créer ?

 

© Paulo Accioly

Paulo Accioly

Le confinement a été plus difficile pour certaines familles de Maceió, au Brésil. 52 000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile par l'action irresponsable d'une société minière, qui a laissé 4 quartiers instables menacés de s'effondrer. Témoignage de la mère à propos de son fils :

Il avait de l'espace pour jouer à vélo, patiner. Nous avions l'habitude d'installer la piscine quand nous le voulions, mon petit-fils, mon fils et d'autres enfants jouaient tout le temps. Mon mari leur a fait une cabane dans les arbres, et ils ont grimpé aux arbres, ils ont joué. Aujourd'hui, il continue de jouer à des jeux vidéo ou sur un vélo confiné, dans ce coin, devant faire du vélo comme ça.

Publié le 16 février 2021