« J’habite une forêt » entremêle écriture et photographie. Deux médiums complémentaires dans le processus créatif.
Les élèves se feront les gardien.ne.s du vivant en présentant des arbres avec lesquels ils ont une interaction.
Grâce à leur imagerie personnelle et aux expériences qui les accompagnent, nous tisserons des liens entre chacune de leurs histoires : se raconter en racontant son arbre. Dans l’affirmation de soi et le droit à la différence.
Dans ce temps consacré à l’écriture, nous construirons une forêt contée où les arbres de chaque élève coexistent et vibrent en harmonie, créant les personnages d’une futaie rassurante et accueillante.
A rebours de la profusion de l’image dans notre société et des codes de la nouvelle génération, les élèves pratiqueront une photographie argentique pour expérimenter le temps long, l’attente et la surprise.
Ces étapes aboutiront à la création de portraits d’arbres écrits, photographiés et réalisés par l'ensemble de la classe.
Ce projet s’inscrit dans la démarche de mes travaux précédents : une vision célébrant la Nature. Où l’être humain absent, laisse place à d’autres formes de vie et de manifestations du réel.
Dans ce cas précis, nous nous intéresserons au règne végétal.
Notre rapport à la nature est sensible, créatif et essentiel. Face à un arbre nous appréhendons une autre forme du vivant, une autre manière d’exister. Nous ressentons une différence.
Qu’est-ce qu’être un arbre ? Vivre des centaines voire des milliers d’années ; habiter le monde sans ne jamais pouvoir se déplacer. Avoir pourtant trouvé le moyen d’utiliser les animaux – humain.e.s compris – pour assurer la transmission et la pérennité de son patrimoine génétique. Communiquer avec ses semblables pour s’entre-aider.
Ces doux géants, auxquels on ne s’intéresse parfois que par utilitarisme, que l’on ne voit plus, ont beaucoup à nous apprendre sur notre rapport à l’espace-temps, au vivre ensemble.
Le projet « J’habite une forêt » entremêle écriture et photographie. Deux médiums qui seront complémentaires dans le processus créatif. Il y a une circularité dans la manière dont je souhaite mener ce projet. En effet, l’acte artistique mature, il est dynamique. C’est pourquoi, ma résidence avec les élèves alternera : temps de recherche, découverte du terrain, temps de réflexion, ateliers d’écriture, prises de vue sur le terrain, discussion avec les intervenant.e.s, sorties. Ainsi de suite.
Ici, les élèves se feront les gardien.ne.s du vivant en présentant des arbres avec lesquels ils ont une interaction. Ces arbres devront être situés dans ou à proximité de l’enceinte de l’école.
En début de résidence, chacun.e se verra attribuer un carnet de note pour conserver une trace des séances d’écriture que je mènerai. Dessins, croquis, pensées, idées et questions y trouveront également leur place.
Grâce à leur imagerie personnelle et aux expériences qui les accompagnent, nous tisserons des liens entre chacune de leurs histoires : se raconter en racontant son arbre. Dans l’affirmation de soi et le droit à la différence.
Dans ce temps consacré à l’écriture, nous construirons une forêt contée où les arbres de chaque élève coexistent et vibrent en harmonie, créant les personnages d’une futaie rassurante et accueillante.
Dans un souci du détail poétique et de précision scientifique, nous aborderons des questions théoriques grâce à des contenus que je créerai spécifiquement pour cette occasion : courants de pensée, textes littéraires phares, découvertes scientifiques majeures, contenus multimédias.
La photographie argentique aura une place centrale dans ce projet, comme elle l’est dans ma pratique artistique. Elle me permettra d’aborder avec les élèves les techniques de prise de vue impliquant l’art de la composition du paysage, du cadrage et de la patience. Ce sera aussi une occasion pour eux d’affirmer des choix artistiques, des visions du monde.
A rebours de la profusion de l’image dans notre société et des codes de la nouvelle génération, la photographie argentique est une expérience du temps long, de l’attente et de la surprise.
Les séances de prises de vue réparties tout au long du travail de création, leur permettront de gérer les poses limitées et précieuses de la pellicule, d’affûter leur regard et d’observer le passage des saisons.
« J’habite une forêt » aspire à éveiller les consciences en reconnaissant à la nature le droit d’exister pour elle-même et à se régénérer. Le projet se réalisera ainsi à travers la rencontre avec des personnes ressources de la communauté locale qui viendront enrichir nos connaissances. Une pluralité des visions embrassant les dimensions écologique, scientifique, artistique, politique (dans le sens de ce qui concerne la vie publique) de l’arbre et de la forêt :
Toutes ces étapes aboutiront à la création de portraits d’arbres écrits, photographiés et réalisés par les élèves. Ces portraits seront réunis dans un livret auto édité dont chaque participant.e conservera un exemplaire : élève, instituteur.trice, établissement.
Une sélection des photographies fera l’objet d’une exposition pensée comme une déambulation sous les feuillages. Elle sera accompagnée d’une bande son immersive : paroles d’élèves, chant d’oiseaux, pluie qui tombe en forêt, vent dans les branchages, craquements du bois, bruits de pas dans les feuilles… Offrant ainsi la possibilité aux élèves d’en faire la médiation et de répondre aux questions du public sur la création de ce projet.
« J’habite une forêt », par les thématiques abordées – protection de l’environnement, respect des différentes formes de vie sur Terre, équilibre de la nature – s’inscrit dans la continuité de l’éducation à l’environnement et au développement durable des programmes scolaires.