Je ne t'ai jamais dit, mais nous sommes immortels

Qu’est-ce que l’on garde les uns des autres ? Qu’est-ce qui persiste des ancêtres qui vivent encore à travers les récits, les expressions ou façons de faire ? Est-ce que ces héritages discrets les rendent un peu immortels ? Et au contraire, quelles traces laissent les images manquantes, les non-dits, les absences, les silences ? Je ne t'ai jamais dit, mais nous sommes immortel·le·s est un projet autour d’un film documentaire en cours d’écriture, Le géniteur. Le film prend sa source dans l’histoire de famille de la réalisatrice : le père biologique de son grand-père était un escroc. Un usurpateur d’identité, un coureur de jupon qui s’est fait passer pour médecin ou encore aviateur. Il est allé en prison, puis a disparu du radar familial. En faisant exister cette histoire, elle souhaite alors questionner la notion de famille. Les liens du sang et les autres, la transmission immatérielle, choisie ou subie. En utilisant toutes les ressources que sont les siennes, écriture, dessin, cinéma documentaire et prise de son, créer avec les résidents de l’Ehpad des Acacias un récit commun, une mémoire collective de ce qu’on appelle « le passé ». En réalisant cette résidence, elle souhaite travailler avec d’autres voix que celles qui peuplent sa propre mythologie familiale, d’autres photos, d’autres histoires. Ces mythes qui, assemblés, constituent nos histoires communes.