Journal d'un fantôme des mers

De mystérieux objets apparaissent sur une plage, portés par les vagues. Leur point commun ? Ils appartiennent tous à des personnes, des lieux, des souvenirs disparus. On dit qu’ils viennent d’un endroit lointain, caché dans la mer – une île fantôme dont personne n’a jamais vu les rivages. Les habitants du littoral les récoltent et en racontent les histoires.

Amélie Barbier et Clément Simon travaillent à partir des objets personnels de résidents d’EHPAD pour construire une légende locale et collective : le littoral breton regorge de mythes d’îles englouties, de cavernes magiques, de rochers enchantés. Avec les résidents, ils imaginent une « île aux souvenirs » invisible dont seuls des fragments nous parviennent : des objets portés par les vagues et déposés sur le sable, uniques traces visibles de ce lieu de mémoire collective.

Ce projet s’inscrit dans la continuité des Argonautes, projet lauréat de Création en cours 2021, qui explore, avec un groupe d’enfants, les questions de la mémoire et de la solitude à travers l’imaginaire de la mer. Avec Journal d’un fantôme des mers, les artistes cherchent de nouveau à lier ce travail sur la mémoire avec une exploration des légendes maritimes locales : l'île fantôme, modelée par les souvenirs des résidents, ressemble-t-elle à la célèbre Ys ? Son environnement est-il composé de falaises abruptes, de plages dorées ? Qui sont ses habitants humains et non-humains ? Quels objets voyagent de ses rivages jusqu’aux nôtres ?

Cette cartographie imaginaire nourrit l’écriture d'un court-métrage documentaire et permet de travailler à un portrait collaboratif et sensible des résidents et du territoire au sein duquel ils vivent.