La poursuite des planètes

“Il est bon de renouveler les sources d'émerveillement, dit le philosophe. Le voyage spatial nous a rendu nos âmes d'enfants.” Ray Bradbury introduit ces Chroniques martiennes avec cette phrase ; alors ne pourrait-on pas dire que derrière chaque scientifique se trouve un enfant ? C'est ce que j'essaye d'atteindre avec cette installation, chaque enfant dans son développement possède cette curiosité scientifique, cette soif de découverte. Il s'agit alors de l'éveiller et de la mettre en valeur afin de lui donner à voir de nouveaux horizons. La poursuite des planètes, comme dit précédemment, serait une installation-jeu ; la poursuite est en réalité un mode de jeu aux billes qui convoque immédiatement l'enfance tant il est emblématique mais au-delà de simples billes de verres, le parallèle avec les planètes et la formation des systèmes est évident. L'idée est de permettre aux enfants et autre spectateur d'agir sur la création d'un système fictif, de leur permettre de jouer à échelle humaine sur un évènement appelé : Le printemps cosmique. A l'origine de notre système il y a quelques milliards d'années, il n'y avait pas 8 ou 9 planètes (j’inclus ici Pluton) formées comme aujourd'hui mais des centaines de milliers de jeunes planètes en formation, s'entrechoquant avec fracas dans ce qu'on pourrait comparer à une immense partie de bille gravitationnelle jusqu'à ce qu'il n'en reste que 8 (9). Le but de l'installation, à travers une démarche ludique, est de raconter cette histoire cosmique des origines avec poésie et simplement tout en soulevant d'autres questions comme le but de la conquête spatiale et la pluralité des mondes habitables dans le cosmos. L'œuvre, repositionnable à l'infini, consisterait en environ 200 billes de bois (de la taille de la main) peintes par les enfants comme des planètes ; une fois jetées aléatoirement, la partie peut commencer selon le mode de la poursuite. Chaque participant éliminant aléatoirement des planètes une à une comme lors du printemps cosmique jusqu'à qu'il n'en reste qu'une dizaine pour former un nouveau système, celui-ci sera alors nommé et "immortalisé" par une photographie puis une nouvelle partie peut alors recommencer, et ainsi de suite.