En ce moment, un sujet nous trouble : la communication. Cette question touche tous les êtres vivants partageant un espace commun. Chacun a la nécessité intérieure de créer une façon de rentrer en communication avec ceux qui les entourent. Nous souhaitons rechercher une nouvelle manière d'échanger entre deux êtres. Observer, analyser, développer une communication qui nous est propre.Quelle est alors notre façon à nous de communiquer ? Peut-elle être plurielle ? Quelles sont les différentes formes/modalités/médiums/outils en notre possession pour dialoguer ? Nous allons communiquer d'une manière unique et intime. Les quelques fragments que nous vous présenterons permettent d'associer un ensemble de moyens et de techniques propre à la communication. Ces différents moyens comprennent le langage parlé, le langage écrit, le geste, la posture, l'expression, le chant, la danse.
En ce moment, un sujet nous trouble : la communication.
Cette question touche tous les êtres vivants partageant un espace commun. En effet, chacun a la nécessité intérieure de créer une façon pour rentrer en communication avec ceux qui les entourent.
Avec Le nuage de brouillard fluorescent, nous recherchons différentes manières de communiquer avec des langages, déjà existants et à imaginer. Des langages utilisant le corps, le mouvement, la voix, le chant, le son, les images, les objets, etc. … Ces nombreux outils sont un point de départ, et vont subir des transformations pour évoquer de nouvelles images et tableaux qui expriment un nouveau moyen de communiquer entre deux êtres.
Observer, analyser, développer une communication qui nous est propre et qui a été métamorphosée pour laisser apparaître de nouvelles formes.
Nous avons voulu créer une pièce chorégraphique reflétant la relation qui s'opère entre deux personnes cherchant à dialoguer et à communiquer. Inéluctablement, la particularité de ces nouveaux langages peut entraîner des difficultés de communication avec l'autre.
Ce qui nous importe en réalité, c'est la recherche de la création d'un nouveau langage individuel – unique et personnel – pour rentrer en communication avec l'autre, recherche qui constitue pour chacun une traversée de multiples métamorphoses.
Le nuage de brouillard fluorescent, est une création organisée en différents tableaux. Les tableaux se succèdent sans lien apparent, mais sous-tendu par la même et unique question, celle de créer une nouvelle forme de communication. Chaque tableau présente à ce jour un fragment d'une façon de communiquer que nous avons trouvé : le troisième tableau, par exemple, où l'on voit l'un des deux interprètes « manger » l'autre, évoque pour nous l'insistance et la violence des mots envers une personne à qui on ne laisserait pas la place de réagir et de répondre. Ce type de transformation d'une idée en une image est un exemple d'une des formes qu'a pu prendre notre recherche.
L'importance de la métamorphose dans notre travail, permet de créer une distance entre l'idée et la forme que l'idée peut prendre, et par conséquent laisser beaucoup de place à l'interprétation du spectateur, libre de créer ses propres lectures en écho à son expérience et à sa sensibilité. Nous souhaitons faire appel à l'imaginaire et à la sensibilité du spectateur, rendu possible par la distanciation et la déformation. Les lectures peuvent alors être diverses, parfois même allant jusqu'à des idées et sensations contradictoires d'un spectateur à un autre, des lectures multiples, créées par le trouble et la multiplicité d'images émanant d'une figure, d'une action, d'un tableau. Dans ce projet, le fait de ne pas être complètement littéral est une chose qui nous préoccupe particulièrement, pour veiller à laisser de l'espace au spectateur, à son imaginaire et à ses sensations qui lui sont propres et intimes.
Le rapport à l'intime est présent dans ce projet en duo, qui traite de la relation entre deux individus. Il s'agit de mener une recherche sur ce qui constitue la communication de façon très large entre deux personnes ; passant à travers différents médiums et donc prenant comme outil le corps et ses différents sens, en essayant de recourir à l'intégralité du potentiel qui nous est donné. Parcourir toutes les voies par lesquelles la communication peut se manifester d'une personne à une autre. Ainsi à partir des moyens simples et connus, requestionner cet outil, en extraire sa singularité, une de ses caractéristiques, pour la déformer et lui donner finalement une forme qui serait un nouveau moyen de communiquer. Il ne s'agit pas tant de créer des nouveaux langages, mais plutôt de nouvelles formes de langages.
Actuellement, Le nuage de brouillard fluorescent est encore dans un format court de 20 minutes, regroupant 6 tableaux distincts. Nous souhaitons développer et creuser chacun de ces tableaux déjà existant et ayant trouvé une forme d'écriture, afin de leur donner pour chacun, une couleur singulière et une existence qui leur est propre. L'objectif est aussi de continuer la recherche autour de cette notion de communication, pour qu'émerge de nouvelles idées et formes afin de créer d'autres tableaux, pour élargir la palette des possibles que nous avons trouvé.
Le choix de travailler à partir de tableaux, en procédant très simplement, par des transitions nettes, « cut », permet de transformer de manière radicale et soudaine son état et de jouer avec cette possibilité pour tenir le spectateur en éveil et faire naître chez lui, de la même manière, différents états et sensations, contrastants d'un tableau à l'autre. Avec cette écriture sous forme de tableaux, qu'on pourrait également comparer à de courtes scènes, une atmosphère cinématographique est assez rapidement posée. Cet aspect, qui colore la pièce du début à la fin, est amplifié par plusieurs paramètres : la présence d'un son de pluie qui tapisse l'espace sonore, une vidéo 3D projetée et recouvrant une partie de l'espace de jeu, l'utilisation de supports musicaux, mais également la présence d'un unique duo de couleur, le noir et blanc qui rappelle le cinéma. L'influence cinématographique est présente à différents niveaux, et l'écriture s’appuie totalement dessus, dans un découpage de tableaux/scènes, avec un montage parfois très « cut » des différents plans. Produire et inscrire des images, comme un film a le pouvoir de le faire, pour véhiculer une pensée, une idée, une émotion ; il s'agit encore là de véhiculer et de dire quelque chose : de communiquer.
Par le(s) artiste(s)