Ce projet intitulé No island est un projet de recherche plastique et théorique prenant en question, à la fois, l’insularité et la fabrication de l’image. La Corse a un riche passé : Étrusque, romain, puis génois et français. Elle est, dans l’histoire, un lieu important et stratégique dans la mer Méditerranée. Les tours génoises qui rythment le paysage corse en témoignent, par ailleurs, et donnent le sentiment que l’île demeure imprenable, insaisissable.
Il s’agira, pour moi, dans ce projet de mettre en parallèle l’impénétrabilité supposée de cette île et l’impossibilité de l’image, et de penser la question de son désir.
Ce projet intitulé No island est un projet de recherche plastique et théorique prenant en question, à la fois, l’insularité et la fabrication de l’image. La Corse a un riche passé : Étrusque, romain, puis génois et français. Elle est, dans l’histoire, un lieu important et stratégique dans la mer Méditerranée. Les tours génoises qui rythment le paysage corse en témoignent, par ailleurs, et donnent le sentiment que l’île demeure toujours imprenable, insaisissable. On y est sans confronté à un sentiment d’enfermement du fait de sa position géographique et de cette architecture défensive et massive.
L'île ou l'image impénétrable
Il s’agira, pour moi, dans ce projet de mettre en parallèle l’impénétrabilité supposée de cette île et l’impossibilité de l’image.
En effet, mon travail théorique entamé dernièrement suppose qu’il existe ce que je nomme une économie du vide dans l’image, et que par conséquent, l’image ne pourrait advenir sans ce vide : l’impossibilité de voir est ainsi au cœur du projet que je présente.
Je souhaite retrouver des textes (corses ou non) qui évoquent cette question de l’insularité — Le Guépard, La Corse, la Maison des Viale (Paul-Michel Villa) par exemple — et qui font tous écho à ce qu’il faudrait appeler la fabrique d’une île c’est-à-dire une construction d’un imaginaire insulaire. Relire et repenser ces œuvres pour mettre en place un système de construction des images.
Fabriquer une île comme l’on fabrique une image.
Il s’agira pour moi de créer et de trouver un dispositif comme matrice à fabriquer de l’image. Celle-ci pourra se donner à voir aussi avec le dispositif d’un miroir posé au sol, laissant voir un contre-champ, faisant advenir dans l’espace un autre, créant une nouvelle image au cœur d’une autre. Le miroir s’apparente à une surface vide : « un vide plein d’image » (Soko Phay, Les vertiges du miroir dans l’art contemporain).
Désirer une île
« voir et montrer répondent à des désirs qui ont peut-être plus à voir avec la nuque des choses qu’avec leur face, avec un désir sans objet plutôt qu’avec le désir de savoir. » écrit Marie Josée Mondzain.
La question du désir (et son impossible représentation) sera par conséquent au centre de ce travail : que désire-t-on voir ? que voulons-nous voir ?
D’autre part, ce désir d’île fait écho aussi à la question de l’exil et de la migration. Sénèque a été exilé à Luri dans une ancienne tour génoise. Il s’agira pour moi d’essayer aussi de repenser ces questions.
Transmettre
La volonté de continuer un travail entamé il y a quelques années, de l'approfondir et de tenter de lui donner une nouvelle épaisseur guide aujourd'hui ma candidature à cette résidence. De plus, mes différentes expériences professionnelles notamment lors de la Rentrée en Images (Rencontres d'Arles) me poussent encore à me questionner sur la transmission, et l'éducation aux images pour le jeune public, faisant ainsi de ce rôle de "passeur" une part importante dans mon travail.
Par le(s) artiste(s)