creation en cours Dorian Degoutte Ecole primaire Lit-et-Mixe plage de l'especier

Antagonisme Écologique

Publié par Dorian Degoutte

Journal du projet

C’est le moment de changer mes plans. J’avais organisé plusieurs séances de photos mais tout tombe à l’eau à cause du pont de l’ascension. Plus personne n’est disponible, en particulier les enfants qui partent pendant le pont avec leurs parents. Alors je décide moi aussi de faire le pont, l’occasion d’oublier un peu le projet et de m’immerger un peu plus ici en allant faire du surf. Impossible de repartir des Landes sans avoir surfé !

Je m’intègre alors à un cours pour les locaux auquel vont mes colocataires sur la plage de l’Especier, à quelques kilomètres au sud de la forêt de la Mailloueyre. J’adore cet endroit. Sur la plage aucune infrastructure à part deux petites cabanes, l’école de surf et un snack. Cette zone fait partie de la « Côte sauvage » de Mimizan et reste peu fréquentée.

La raison est plutôt simple : sur la plage au niveau de la Mailloueyre, un énorme tuyau déverse directement dans l’océan, des rejets de fabrication de papier craft de l’usine Gascon Papier. Ces rejets se présentent sous la forme d’une eau marronasse, mousseuse et chargée de petites fibres de bois qui s’accrochent aux cheveux et aux poils quand on se baigne. L’odeur est étrange, un mélange de produits de nettoyage et de couches pour bébés. Une fois ces rejets dans l’océan, ils se diffusent dans l’eau de mer et sont dirigés vers le Sud par les courants. On en retrouve alors la substance et parfois l’odeur quand on se baigne dans le coin.

Ces rejets sont une des raisons pour lesquelles cette « côte sauvage » est peu développée et boudée par les baigneurs. Cependant, par antagonisme écologique, c’est aussi grâce à cela que cette côte reste sauvage et n’est pas ultra-fréquentée par les touristes. D’ailleurs, l’école de surf trouve son équilibre dans cette faible fréquentation et profite de beaucoup plus de liberté dans ce lieu que sur une autre plage ou dans une station balnéaire. Un mal pour un bien comme on dit...