© Tom Fevre

Premiers contacts

Publié par Lili Fevre

Première rencontre avec l'équipe pédagogique, les élèves et leurs parents.

Déc. 2019
• Après plusieurs échanges par mail avec la directrice de l’école de Villeneuve-Saint-George, nous nous rencontrons enfin. Deux métros, un RER et quelques stations de bus plus tard, j’arrive dans ce grand complexe scolaire qu’est l’école Condorcet. Nous nous retrouvons avec la directrice et deux conseillers pédagogiques pour discuter de nos interventions futures. Nous reprenons ensemble le projet que nous voulons mener avec les élèves. Nous parlons du rayonnement de notre travail sur l’école. Je leur présente la thématique de notre projet : la transmission des souvenirs et la mémoire. Je leur parle de l’aspect documentaire (ou documenté) du travail. Je leur parle de notre processus de création. On s’accorde sur la prise de contact avec des institutions et des associations de la ville et la mise en place d’une représentation pour permettre aux élèves de partager leur travail.
Je rencontre ensuite l’équipe pédagogique de l’école. Nous échangeons avec les enseignant.e.s autour de leur travail et du mien. Nous discutons de la façon dont ils pourraient intégrer le projet, la manière dont je pourrais intervenir dans leurs classes.
Et la journée continue. Je passe dans toutes les classes, des CP aux CM2. Je réponds aux questions des élèves : ce qu’est un artiste, pourquoi je fais ça, ce que j’ai fait comme études... Il y a quelques questions auxquelles je n’ai pas de réponse. Je leur parle du projet et du programme de l’année. Je leur explique ce qu’est une résidence, comment elle va se dérouler. Je passe un temps plus long dans la classe de CM1 A avec laquelle nous travaillerons. Les questions sont plus précises, plus centrées sur le projet, sur ce qu’on va faire ensemble.
À 16h30, une réunion est organisée avec les parents d’élèves, une réunion visant à les informer sur le travail que nous ferons avec leurs enfants, sur le thème autour duquel nous allons créer. Sur qui je suis aussi, qui nous sommes. Sur ce que nous faisons et pourquoi.  

Cette journée a été pleine de rencontres et de conversations venues nourrir ma réflexion et influencer la façon dont nous avons appréhendé notre résidence à l’école et les possibles qu’elle implique.

• Le texte est écrit. Commence alors le travail à la table. Avec Clara et Baptiste, on rêve ensemble. On se crée un imaginaire commun, une base de référence, un vocabulaire. On se nourrit : de textes, de musiques, d’œuvres plastiques et visuelles. Et on poursuit les recherches entamées pour l’écriture, on étudie l’histoire : les grands évènements ayant eu lieu entre 1930 et 2013. On s’imprègne aussi de ce que l’on sait de cette large période : les différents courants depuis la littérature jusqu’à la mode en passant par la musique. On s’intéresse à la mémoire transgénérationnelle et intergénérationnelle, à la psychogénéalogie, à la transmission des traumatismes. On s’interroge sur l’influence de la génétique : l’éternelle question de la nature face à la construction sociale ou sociétale. On se questionne sur l’ADN, sur l’existence d’une vérité absolue. La vérité n’est-elle pas par définition subjective, comme le suggère Kant ? Par opposition alors avec la réalité. Sans chercher à avoir de réponse, les questions viennent nourrir notre réflexion et le projet.