Marcher en confiance
Pfiou ! Quelle aventure !
Voilà deux semaines que nous explorons avec les enfants des trois classes de CM de l'école Jean Pézennec de Saint-Florentin différentes manières d'appréhender le réel. Un vaste programme !
Par le biais de différents exercices sensoriels, nous (re)découvrons comment utiliser nos perceptions, ceci pour nous permettre de partir ensuite dans le mouvement physique (la danse) et mental (l'imaginaire) du corps.
Nous avons ainsi expérimenté les chutes à l'aveugle, le ban de poissons, les balades silencieuses, la danse des petits os, la danse des neurones miroirs... Tout un tas d'explorations qui permettent aux enfants de prendre conscience autrement de leurs sens et de leur environnement. Ainsi, par le toucher, par l'écoute et par la proprioception (la perception sensible de son corps les yeux fermés), les enfants commencent à développer une autre appréhension de leur corps et de leur rapport à l'espace.
Le principe des balades sensorielles est simple : il y a une personne qui guide, et une autre rendue aveugle qui est guidée. Nous avons commencé d'abord dans la classe en incitant les guides à décrire ce qu'ils et elles voyaient de leur environnement pour développer l'imaginaire de celle.ui qui ne voit pas. L'exercice permettait ainsi au/à la guide comme à l'aveugle de redécouvrir un environnement qu'elles et ils pensaient déjà bien connaitre. Progressivement ensuite, nous sommes sortis dans les couloirs pour aller jusque dans la cour et voir ce que ça changeait dans le corps et dans l'esprit d'être dans un espace plus étendu en étant privé de la vue. Nous avons ensuite demandé aux enfants de retracer en dessin le parcours qu'ils ont fait à l'aveugle. Sont apparus les évènements marquants, ainsi que des transformations du réel par le prisme de l’imaginaire. Par exemple, certains ont eu l'impression d'être sur un plongeoir, quand ils étaient au bord d'un escalier, tandis que d'autres touchaient une pierre et se croyaient sur un volcan.
Cet exercice travaille aussi la manière dont on fait confiance à l'autre, et l'attention que l'on doit avoir envers l'autre pour éviter qu'il se fasse mal. Nous avons auparavant fait des exercices simples de chutes à l'aveugle pour que les enfants éprouvent concrètement la nécessité d'être là pour l'autre.
Parce que le mouvement reste au centre de nos préoccupations, nous avons également expérimenté différentes manières de danser ensemble, et nous sommes interrogé.e.s sur ce que c'était qu'un ensemble. Nous pratiquons ainsi des exercices dans lesquels il s'agit de copier l'autre en essayant d'être le plus exact et synchronisé possible, comme nous pratiquons aussi la seule intention d'être ensemble. Ainsi nous essayons comme sur la photo ci-contre de danser les yeux fermés en imaginant que l'on fait exactement la même chose que ce que l'autre fait.
Enfin, nous éprouvons la nécessité de donner aux enfants quelques clés de compréhension anatomique de leur corps, afin qu'ils puissent éprouver leurs membres plus précisément et qu'ils soient capables d'isoler telle ou telle partie de leurs anatomie pour en décortiquer les sensations. Nous avons ainsi fait un premier atelier sur les petits os présents dans les mains, les pieds, et la colonne vertébrale.
Affaire à suivre !