Portraits sauvages, listes fantasmagoriques et plongée dans d'autres livres
Chère Violaine,
Avec les enfants, nous te cherchons toujours. Peu à peu, tes contours se précisent. Nous dressons ton portrait.
Dans ton journal, tu écris à ta marâtre, qui veut à tout prix faire de toi une fille modèle. Tu t’appliques, mais la fille poilue grogne en toi. Malgré tout tes poils repoussent, les enfants s’en amusent. Tes cheveux sont de la mousse, tes sourcils de la paille et tes poils d’oreille, de menton, de nez sont des écorces, des branches, des feuilles et autres trouvailles rapportées de la forêt. Barbes et moustaches apparaissent à leur tour, te transformant peu à peu en créature fantasmagorique. Tu apparais sur le papier, puis à travers les éléments de la nature avant de t'échapper à nouveau.
Les enfants imaginent ton univers, ta chambre, les secrets que garde la petite fille modèle dans sa boîte secrète, et les trésors que la fille poilue cache sous son lit.
En voilà quelques extraits :
“Sous son lit il y
un monstre maléfique
une poupée terrible
un soldat étrange
un cœur plein de sang
des poils marrons
un livre méchant
un stylo répugnant
un journal dégoûtant
une trousse qui parle bizarrement
une tortue ensorcelée”
(Timothy)
“Dans sa boîte secrète il y a
beaucoup d’argent
une patte de lapin
des diamants étincelants
de l’améthyste
des boucles d’oreilles
des cheveux du roi
un collier de naissance
des chaussettes de bébé
des bouteilles de soda
des petits bonbons”
(Névéane)
Nous faisons un détour par la bibliothèque de l’école, pour rencontrer d’autres filles comme toi, filles hirsutes, princesses sauvages, sorcières modernes, héroïnes incomprises et libres.