Un certain regard

Un certain regard

Publié par Ulrike Bohnisch

Journal du projet

Sur leur travail

Aujourd’hui pour poursuivre nos entretiens autour du thème des petites bêtises d’enfance : deux visites extérieures - Julien, un jeune homme qui travaille au service communication de la salle de cinéma de la ville de Port Saint Louis du Rhône et Jean-Louis, un jeune volontaire en service civique du centre des Arts de la rue, le Citron jaune. Les deux sont partants pour se faire interviewer par les élèves et pour - au passage - présenter leur structure aux jeunes journalistes en herbe.

En plus de ces deux visites, nous avons prévu de faire du dérushage avec les deux classes. Uli commence par expliquer quelques notions telles que ce qu’est un “rush”, un “dérushage”, ce que signifient ces “traits” sur la timeline (l’amplitude), le son en stéréo…etc. Les élèves découvrent quelques bouts de ce qu’ils ont enregistré. Ils comprennent enfin pourquoi il faut éviter les questions fermées. Une réponse “oui” isolée et détachée de sa question, cela ne nous raconte rien. Les élèves sont attentifs et certains semblent avoir le “déclic” en écoutant à nouveau les entretiens. “Nous avons oublié de demander l’âge!”, “Mais on entend trop de bruits de fond”, ou “On aurait dû demander plus de détails!” . Après cette écoute intensive, les élèves ont l’air plus préparés que jamais pour recevoir nos invités de la journée.

Julien, de la salle de cinéma de Port Saint Louis, nous rejoint en classe. Les élèves très enthousiasmés, commencent à lui poser des dizaines de questions, et nous commençons l’enregistrement. Une histoire très drôle et détaillée que nous offre Julien, mot clé “crabe”.

Notre invité parti, nous retournons sur les dérushages. Cet exercice leur permet d'être face à leurs productions, leurs erreurs et voir d’eux-mêmes ce qu’il y a à corriger quand à leur manière d’interroger. Ils apprennent également l’existence du logiciel Premiere, et en découvrent l’utilisation.

Ces notions en main, les élèves des deux classes à tour de rôle font le découpage de certaines interviews et se rendent compte des stratégies qu’ils doivent employer désormais afin d’obtenir des interviews plus riches.

Le reste de la journée nous emmenons des binômes de chaque classe afin d’interroger les différentes personnes dans l’école qui nous conteront des bêtises d’enfance plus extravagantes les unes que les autres. Une bouteille de sirop verte qui se trouve être de l’alcool, un vol de bonbon, une dent cassée, un vol de panneau et j’en passe, ils interrogeront même des conseillers d’art plastique qui sont venus nous rendre visite afin de découvrir l’atelier.

Nous voyons bien que cette question anodine habite désormais beaucoup de personnes, elle fait réfléchir et repartir dans l’enfance, et beaucoup de témoignages se terminent par de belles déclarations d’amour à l’enfance et de beaux conseils pour ces petits journalistes..

La fin de journée s’approchant, nous décidons de leur donner quelques bases en animations à plat. Lors de l’initiation les élèves ont déjà découvert l’animation image par image en volume avec un jouet ou une figurine, mais ils ne connaissent pas encore les différentes formes du dessin animé. Ils découvrent ainsi l’animation des dessins découpés à plat, l’animation d’un pantin sur le tableau - et le dessin sur ardoise. Quelle surprise quand ils se rendent compte qu’il en faut pas plus qu’un morceau de craie, une ardoise et un appareil photo pour faire un film ! Les élèves des deux classes se battent pour venir devant et donner vie à leur dessins. Les idées fusent, et même encore avant d’avoir terminé les interviews, les élèves débordent d’idées à animer. Une histoire à suivre !

Que les interviews soient !

Cette séance est notamment consacrée aux entretiens, les élèves sont pris en binôme toute la journée afin d’effectuer les interviews, tout ceci se déroulant dans notre salle d’atelier, en dehors de leur salle de classe. Dans une ambiance à la fois intimiste et ouverte à tous nous recevons des parents d’élèves, le personnel de l’école et des personnes extérieures. A chaque interview les élèves se présentent, tiennent fièrement le microphone, demandent une infinité de détails à leurs interviewés et partent après encore plus fiers à leur pupitre.

Face à leur enthousiasme, nous décidons, accompagnés de la directrice, de sortir de l’école avec un groupe de sept élèves de CM1 et de faire le tour du quartier centrale de Port St Louis. Nous rencontrerons les jeunes hommes assis au café du coin, les pharmaciennes, la vendeuse du magasin d’à côté, le jeune homme de l’alimentation qui nous offrira un témoignage très émouvant, et enfin l’esthéticienne. En plus d’avoir de jolis témoignages, les enfants connaissent davantage leur ville, et rencontrent des métiers.

Ce fut une journée fort chargée et pour eux et pour nous.