Venue 3

Publié par Mélina Ghorafi

Journal du projet

Nous avons cette fois logé dans Le Camping d’Aydat au bord du lac, déserté car hors saison. Ils ont généreusement accepté de nous ouvrir rien que pour nous un des chalets à disposition, nous permettant ainsi de bénéficier d’un calme hors paire et d’un environnement magnifique, à une vingtaine de minutes de marche de l’école. Pour nos retrouvailles avec les élèves, nous avons décidé de faire un point sur tout ce qui avait été fait jusqu’ici, afin de remettre à plat les choses et de progressivement faire des choix quant aux futures directions à prendre. Nous nous sommes mis en cercles assis au sol autour de grandes feuilles de papier dans la cours de récréation. Nous avons eu une discussion collective et pris des notes qui nous ont permis de rafraîchir la mémoire des enfants, et de savoir ce qu’ils avaient aimé et moins aimé. Nous avons ensuite essayé de définir avec eux ce qui constituait un folklore, mais cette discussion fut beaucoup plus laborieuse, car peut-être moins concrète que la précédente. Nous avons cependant, avec quelques uns d’entre eux, pu établir qu’un folklore était protéiforme : des fêtes, des rituels, des costumes, des chansons, des légendes etc.
Le lendemain, nous avons fait avec eux la balade fakelore que nous avions préparée autour du lac d’Aydat. Nous avions prévu de nous arrêter en chemin à plusieurs endroits pour leur raconter des histoires imaginaires sur ces lieux, inspirées des légendes locales (ou non). Notre premier arrêt s’est fait au pied d’un arbre aux racines apparentes où des pierres étaient coincées. Nous avions caché là un parchemin bilingue, avec un texte en français « écriture humaine » et un texte en « écriture nutons » : en effet, les nutons sont des petits lutins artisans, et ils racontaient dans cette lettre qu’ils avaient vécu ici dans ces racines et ces pierres, mais qu’ils étaient partis avec une tailleuse de pierre pour perfectionner leur artisanat et apprendre à se construire des maisons. Le deuxième arrêt s’est fait au bord d’une prairie d’où émergeait des roches imposantes, nous leur avons expliqué qu’il s’agissait des chapeaux de géants en hibernation sous terre qui dépassaient dans le champ. Nous nous sommes ensuite arrêtés devant un muret de pierre où nous avions placé au préalable des petits bonhommes de branches et de feuilles. Nous avons cette fois raconté que c’étaient des randonneurs qui les avaient fabriqués et placé là, et que nous les avions rencontré en nous promenant dans le coin. Ils nous expliquèrent qu’il s’agissait d’un rituel que l’on accomplissait au passage de l’hiver au printemps : on plaçait dans les murs des environs des personnages pour favoriser le beau temps et les floraisons. Nous avons ensuite tous ensemble fabriqué des petits figurines-sculptures et en avons garni tout le mur. Notre avant-dernier arrêt était auprès d’un ruisseau, où les enfants ont pêché quelques pierres au fond du court d’eau. Nous nous sommes ensuite tous assis en silence pour écouter le bruit du courant, et Nelo a raconté la légende de la fée des eaux qui amené les sources dans la région et dans les montagnes auvergnates. Nous avons ensuite repris la route pour terminer dans une grande clairière. Les enfants se sont mis en groupes, et nous leurs avons donné pour consigne de choisir un lieu dans cette clairière et d’inventer une balade telle que celle que nous leur avions faite. Ils ne se sont pas faits prié et la plupart ont choisi de placer leurs histoires autour d’un arbre. Nous avons donc entendu comment les fées vécurent dans les arbres creux, de quelle manière les lutins vécurent dans les branches des arbres, puis nous avons terminé avec un groupe qui nous raconta le match de rugby qui eut lieu entre des géants et le diable, et comment leur ballon devint le soleil que nous connaissons.

Nous sommes ensuite tranquillement rentrés à l’école pour l’heure de fin.
Nous les avons revus deux jours plus tard pour débriefer cette balade ; la conclusion fut qu’ils ont beaucoup aimé cette configuration. Nous leur avons proposé, pour la suite de notre projet, de faire ensemble un guide imaginaire de balade autour du lac. Nous leur avons demandé de réfléchir à la façon dont on pouvait rendre compte d’une balade : par des dessins ? des cartographies ? des photos ? des textes ? Et ils se prêtèrent à cet exercice dans leurs carnets. Nous étions censés continuer dans cette lignée la semaine d’après, mais les mesures sanitaires nous en empêchèrent. Nous avons tout de même décidé de rester sur place pour continuer à travailler sur la suite, et nous avons rencontré les directeurs des Fontaines Pétrifiantes de Saint Nectaire, accompagnés de Fabienne et Dominique. La visite de l’endroit et les explications sur l’artisanat de la pétrification furent passionnantes. Nous avons ensuite rejoint Jacques et sa compagne Lucette, qui nous fit une visite guidées de l’église romane de Saint Nectaire, avec un focus sur les chapiteaux en pierre qui représentaient majoritairement des scènes bibliques ou illustraient des préceptes religieux. Nous avons terminé la journée avec la visite des grottes troglodytes de Châteauneuf dans les environs.

Photos des activités