« Habiter son nom » est un projet littéraire, pictural et théâtral qui s’articule autour de l’arrivée en France d’une petite fille russe dont le nom est francisé. Il s’inscrit dans le processus de recherche de ma prochaine création littéraire et explore la pluralité des enjeux historiques, politiques, culturels et intimes convoqués par un changement de nom. Qu’est-ce qui se cherche et s’acquiert, se perd, s’oublie ou laisse trace dans cette « inconstance nominale » ? Qu’est-ce qui se joue dans la relation entre un nom et cel.ui.le qui le porte ? Le travail avec les enfants partira de leurs propres noms puis explorera l’utilisation du pseudonyme comme porte d’entrée dans la fiction. Cette recherche pluridisciplinaire fera appel à la photographie, au dessin, aux interviews, à l’écriture, et à l’improvisation théâtrale. Elle donnera lieu à une exposition in situ et une édition, nourries des matériaux récoltés au cours de cette recherche collective.
Le projet « Habiter son nom » s’inscrit dans le processus de recherches de ma prochaine création littéraire qui continue le travail sur « l’inconstance nominale » et l’exil entamé en 2014 avec le projet et livre éponyme « Polina Grigorievna ». Dans le cadre de mes recherches le nom est envisagé au sens large de mot ou groupe de mots servant à désigner un individu. Il inclut donc le nom de famille, le prénom, le pseudonyme et le surnom. Le titre « Habiter son nom » est emprunté à la phrase tirée du chant VI du poème de Saint-John Perse « Exil » : « J’habiterai mon nom. »
La création littéraire à laquelle je travaille s'articule autour de l’arrivée en France d'une enfant russe née en URSS dont le nom est francisé. L’histoire d’un prénom devient alors un pont, un prisme par lequel aborder le passage du pays qui existe vers un pays qui a disparu. « Heureux celui qui n’a pas de patrie ; il la voit encore dans ses rêves. » écrit Hannah Arendt.
Au sein de la classe, « Habiter son nom » explore le passage du singulier au collectif : comment quelque chose d’aussi personnel que le nom peut nous amener à une recherche collective. Nous alternerons le travail à la table (conception d’images et de textes) avec des séances de théâtre et d’improvisation qui viendront nourrir l’écriture. En partant d’une exploration de leurs propres noms et à travers une approche pluridisciplinaire les élèves seront amenés à écrire et improviser des fictions. « Habiter son nom » donnera lieu à la réalisation d’une édition et d’une exposition dont la « matière vive » (textes, images, photos) sera le fruit de nos travaux. Les enfants seront impliqués à toutes les étapes de la fabrication; pour cela, Rémy Poncet du collectif Brest Brest Brest viendra travailler sur la maquette avec nous. Les élèves, enseignants et partenaires recevront un exemplaire de l'édition réalisée.
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