Métamorphose

Ce projet a pour but de constituer une oeuvre vivante, une métamorphose entre la peinture et la sculpture.

Le passage de 2D à la 3D est très présent dans mon processus de création. Dans la mode, la conception d’un vêtement se fait souvent à plat avec le patronnage.

Lors de mes études à la Rietveld Académie (en section mode), la finalité du cursus était le défilé. J’ai pensé ma collection comme un tableau, mes modèles en étaient les sujets. C’est alors que m’est venu l’idée de faire porter mes peintures.

Après avoir peint, l’envie me prend de découper la toile, m’enrouler des chutes, faire corps avec elle. Porter la création que l’on a fait est une expérience intéressante et j’aimerais la transmettre aux enfants.

La question de faire corps avec l’oeuvre, de s'en habiller est une question récurrente dans mon travail. Souvent je me mets en scène avec mes peintures, imitant les postures ou essayant de communiquer visuellement avec les personnages que je dessine. Ce projet s’inscrit dans la continuité de mes recherches sur la place de la figure dans la peinture.

Cette envie de mise en scène, de performance s’est développée lors de ma collaboration avec Mathilde Denize pour sa pièce «Haute Peinture». J’ai réalisé des costumes à partir de ses anciennes toiles. Les danseurs venaient s’en vêtir et devenaient des sculptures vivantes.

Je souhaite avec ces ateliers éveiller la curiosité et la spontanéité des enfants. Il m’intéresse de voir comment ils vont agir et intégrer leurs oeuvres.

Premièrement, j’aimerais prendre du temps pour connaitre les élèves, échanger avec eux et leur expliquer le projet. En savoir plus sur leur rapport au dessin, au grand format, au vêtement et receuillir leur propos. Je dois m’assurer que l’idée leur plaise, cela me semble essentiel pour l’évolution du projet.

Ensuite nous travaillerons collectivement la peinture au sol.

J’aime l’idée d’une matière commune: la toile enduite sera le lien entre les acteurs de la performance.

Ensuite nous travaillerons la mise en volume de la peinture en découpant dans la toile tendue. Les endroits ajourés de celle-ci permettront aux enfants de l’investir avec leur corps.

En parallèle j’aimerais leur montrer des vidéos de performances. Telles que les chorégraphies de la compagnie  Suzanne. J’ai découvert récemment ce groupe de danseurs qui travaille autour des gestes du quotidien.

Je leur montrerai aussi les performances de l’artiste Franz Erhard Walter. Comme ses oeuvres, notre composition aura besoin d’être mise en mouvement, investie par le corps humain.

«Le corps, le temps et l’espace deviennent les matériaux qui constituent la sculpture. » Franz Erhard Walter

La deuxième grande partie sera orientée autour d'une réflexion sur l’espace: le repenser et l’investir. Avec les chutes de tissus découpées, nous ferons un travail de sculptures portatives.

Nous réaliserons une série d’expérimentations filmées sur l’action de s’habiller des pièces.

Cela nous menera par la suite vers une composition harmonieuse de formes et de gestes.

Mon objectif est de faire de l’habillement une expérience artistique.